C’est un bilan de santé inquiétant que l’Onu dresse dans son rapport sur la sécurité routière intitulé « Evaluation de la performance en matière de sécurité routière (EPSR) Cameroun », rendu public en août dernier. Le document de 71 pages dévoile les cinq grands défauts des 32 centres de visite technique installés et homologués par le ministère des Transports sur toute l’étendue du territoire Camerounais.
Premier défaut, le nombre de centres. Dans son étude, l’Onu dénombre 32 établissements homologués au Cameroun, et construits par les opérateurs privés. Pour l’institution, le nombre de centres ainsi créés reste insuffisant par rapport à la taille du parc automobile. Un parc estimé à environ 1 million de véhicules en 2018. Il était de 675 000 véhicules en 2014, lit-on dans le document.
Deuxième défaut, le non-respect des normes en matière d’établissement des documents. « Ces centres permettent de mettre hors de la circulation des véhicules en mauvais état. Cependant, on assiste malheureusement à de nombreux cas de fraude dans la délivrance des certificats de contrôle technique, du fait des contrôles de complaisance pour certains de ces centres », regrette l’Onu dans son rapport.
Par ailleurs, les statistiques de ces centres dénombrent que plus de la moitié du parc automobile n’est pas soumis à cette exigence réglementaire et technique. La souplesse des contrôles routiers favorise également l’inobservation de la réglementation.
Troisième défaut, le niveau des équipements. Selon l’étude, l’entretien et le réétalonnage périodique des centres de contrôle technique, bien que dotés d’équipements modernes, ne sont pas effectifs. « Les technologies utilisées dans les centres techniques diffèrent d’un centre à l’autre et ne garantissent pas le même degré de fiabilité », lit-on dans le rapport sur la sécurité routière. Pour changer la donne, l’Onu recommande la création d’une interface d’interconnexion entre tous ces centres pour un meilleur suivi.
Quatrième défaut, le niveau de formation du personnel. Selon l’étude, « Les personnels, dans ces centres, chargés d’effectuer les tests des véhicules ne sont pas suffisamment qualifiés et ne suivent pas régulièrement de formation de recyclage », affirme l’institution.