Les postes de contrôles installés sur les routes camerounaises font beaucoup de mal au porte-monnaie des exploitants de la grande distribution au Cameroun. C’est en tout cas le constat que fait Philippe Tagne Noubissi, le Président de cette association.
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire « Cameroon business Today » (N°090 du 16 au 22 janvier 2019), le Directeur général de la chaîne de supermarchés « Dôvv » s’indigne. « Quand un camion chargé de pommes de terre vient de Mbouda et doit être immobilisé pendant plusieurs jours par des contrôles pléthoriques et parfois injustifiés, son produit arrive pourri à destination », lance-t-il.
Une situation qui crée un manque à gagner énorme pour les exploitants de la grande distribution. Car elle envoie directement à la poubelle une production qui était destiné à la consommation de masse. Ceci contribue par ailleurs à tuer les produits Made in Cameroun, de plus en plus vendus dans les grandes surfaces.
Pour le Président des exploitants, en plus des contrôles pléthoriques, la promotion du Made in Cameroon fait face à un grand problème : celui de la volonté politique. « Le Cameroun est l’un des rares pays où il faut payer des droits pour exporter. Dans les pays émergents, c’est le contraire. L’Etat finance tous ceux qui font le commerce extérieur. Une bonne partie de leurs voyages d’affaires sont payés, tous frais compris. Voilà une façon de promouvoir l’exportation des produits locaux », ajoute-t-il.
Pour le patron de « Dôvv », le ministère du Commerce accompagne les producteurs dans la promotion du Made in Cameroon. Mais le seul appui de ce département ministériel est insuffisant.
« Ceux qui nous brisent sont ailleurs. Il faut qu’il y ait un objectif qui captive l’attention de tout le monde. Cet objectif est la promotion de l’économie locale. L’économie est le socle de la vie. Si elle reprend sa place centrale, même les filières de formation dans les écoles seront impactées », conclut-il.
Le groupement des exploitants de la grande distribution fait resurgir la problématique des contrôles « pléthoriques » sur les axes routiers. Ceci, alors que les plaintes des transporteurs tchadiens et centrafricains restent encore en instance sur la table du gouvernement.
Au cours de sa visite au Cameroun il y a une semaine (du 09 janvier 2018), Ousmane Adam Dicki, le Directeur général des Douanes et des Droits indirects du Tchad avait demandé au Cameroun de fluidifier la circulation des marchandises sur ses corridors. Une exigence inscrite dans les 14 recommandations arrêtées à l’issue de la rencontre bilatérale tenue à Douala.
Pour rappel, selon les transporteurs tchadiens et centrafricains, les barrières de la Police, de la gendarmerie et des Douanes ont fait perdre environ 600 000 tonnes de marchandises sur les corridors camerounais entre 2014 et 2018.
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