Qualité des infrastructures : L’ordre des ingénieurs pointe du doigt la mauvaise préparation des projets

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Effondrement du Pont de Mizao. Crédit Photo: Bougna.net

Ces derniers mois, le débat autour de la dégradation des infrastructures (routières notamment) refait surface. Routes, ponts, bâtiments, etc., nouvellement construits ou ayant largement dépassé la durée de vie, défraient la chronique.

Les cas récents des Ponts de Mizao dans la localité de Maroua, et de Serewa, dans la localité de Tokombéré ; ou plus anciens, les ruptures des buses des Routes nationales N°3 et N°4 montrent un manque de maîtrise d’un niveau de qualité des infrastructures camerounaises.

Selon Kizito Ngoa, le Président de l’Ordre national des ingénieurs de Génie civil (ONIGC), « ce n’est pas forcément un problème de qualité qui se pose. C’est avant tout un problème de définition du projet que l’on veut en fonction du type de trafic ».

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Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, l’ingénieur de Génie civil explique que « Ce qui se passe en général est que l’on ne dispose pas des ressources liées à la qualité des projets que l’on voudrait. A partir de là, les maîtres d’ouvrage ont une mauvaise tendance à baisser la qualité de nos ouvrages ».

Ce qui, selon lui, ne devrait pas surprendre, lorsqu’on voit des routes en bi-couches ou tri-couches destinées à un trafic de camions qui ont des charges à l’essieu particulièrement importantes.

« Le résultat est de voir quelques mois après des dégradations de la route parce que la route n’avait pas été dimensionnée et pensée pour ce type de trafic », déduit-il.

Pour résoudre ce problème, le Président de l’Ordre national des ingénieurs de génie civil propose deux solutions. La première porte sur l’entretien routier.

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« Dans la plupart des cas, il y a des signes alarmants avant catastrophes qui ne sont pas toujours pris en compte. C’est ce qui explique la dégradation des ouvrages tels que récemment le pont de Mizao, vieux d’une dizaine d’années », cite-t-il par exemple.

La deuxième solution, qui n’est pas encore implémentée, sera apportée par la deuxième phase de la Vision 2035. Notamment les travaux en cours sur l’élaboration des stratégies de gestion des infrastructures.

« Dans la planification de ces 10 prochaines années, je sais que les problèmes des infrastructures seront mieux adressés. On y trouve l’identification des projets prioritaires d’infrastructures stratégiques à construire ou réhabiliter ainsi que le financement », conclut-il.

 

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