Sauf incident de dernière minute, les travaux de reconstruction de la route Babadjou-Bamenda devraient reprendre dès le mois de février 2020. SOGEA SATOM, entreprise en charge de la construction des travaux, a donné les assurances à une mission de la Banque mondiale, rendue sur le terrain il y a quelques semaines. « Nous avons constaté avec satisfaction au cours de cette mission que les choses sont en train de bouger avec la remobilisation effective en cours en tout cas de l’entreprise SOGEA SATOM », confirme Papa Mamadou FALL, responsable de la division des Transports au sein de la représentation de la Banque Mondiale au Cameroun.
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L’entreprise, contactée par BOUGNA, apprend que les travaux devraient démarrer du côté de Babadjou (région de l’Ouest, département des Bamboutos). Avant de se poursuivre sur tout l’itinéraire. Une option qui devrait permettre à SOGEA SATOM de débuter le chantier, pendant que les conditions sécuritaires se mettent en place, côté Bamenda. « Ce qu’on a convenu avec la DGTI et la Cellule BAD/BM, c’est de mettre en place un monitoring de suivi de la situation à partir de Matazem jusqu’à Bamenda. Y compris les voies de contournement, et la section urbaine. Pour pouvoir suivre les conditions sécuritaires », ajoute Papa Mamadou FALL.
Inquiétudes
La question sécuritaire n’est cependant pas la seule inquiétude sur ce tronçon routier qui rentre dans le cadre du Projet de développement du secteur des transports (PDST). Du fait de la longue durée de suspension des travaux, le contrat qui lie SOGEA SATOM à l’Etat du Cameroun est en cours d’expiration. Ce qui devrait, si rien n’est fait, poser deux problèmes. Un problème de légalité du contrat. Ce qui devrait engendrer un problème de décaissements, notamment auprès de la Banque Mondiale.
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L’Etat devrait proroger le contrat de SOGEA SATOM sur ce tronçon routier. Et lui accorder une rallonge de délais d’au moins deux ans, a appris BOUGNA auprès d’une source généralement bien informée. « On espère que d’ici peu, il y aura de décomptes qui vont se matérialiser, qui vont se traduire en décaissements, ce qui permettra, au niveau de la Banque Mondiale, que la notation de ce projet soit revue à la hausse », analyse Papa Mamadou FALL.
L’argent
La Banque Mondiale n’a donné aucune information sur les nouveaux décaissements prévus. On sait cependant qu’au moment de la suspension des travaux (à la suite d’une attaque d’hommes armés attribués aux milices ambazoniennes), un peu plus de 8 milliards de FCFA avaient déjà été décaissés. Soit 21% de l’enveloppe de SOGEA SATOM, arrêtée initialement à près de 37, 076 milliards de FCFA (voir tableau).
Par ailleurs, du fait de la destruction de ses équipements lors des attaques, l’entreprise avait posé comme condition au retour sur le chantier, le versement de plusieurs dizaines de millions de FCFA pour couvrir les dommages. Un dossier en cours d’examen au sein du MINTP, pour lequel nous n’avons pas pu avoir plus d’informations.
Au moment de la suspension, le chantier de construction de la route Babadjou-Bamenda avait un taux d’avancement global de 13,5%. SOGEA SATOM est chargée de construire la route Babadjou-Bamenda sur 35 km ; une voie de contournement de la falaise de Bamenda en 2 X 2 voies sur une longueur de 5 km et d’aménager la traversée urbaine de Bamenda en 2 X 2 voies sur une longueur de 12 km (voir tableaux).
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