Du 05 au 07 juin 2023, s’est tenu à Abidjan, en Côte d’Ivoire, la neuvième édition de l’Africa CEO Forum. Un grand salon panafricain qui regroupe les patrons les plus importants du continent africain. A la tête d’une délégation du Port Autonome de Kribi, Patrice MELOM, le Directeur Général, a su tirer profit de cet événement coorganisé par Jeune Afrique Media Group et l’IFC, filiale de la Banque mondiale. De retour au Cameron, il fait le point de la participation de la jeune place portuaire à cette rencontre baptisée le « Davos de l’Afrique ».
Monsieur le Directeur Général, vous avez pris part aux travaux de l’Africa CEO Forum tenus récemment à Abidjan. La moisson pour le Port Autonome de Kribi a-t-elle été abondante ?
Je crois pouvoir l’affirmer sans ambages. C’est une moisson abondante pour nous. Nous étions un peu plus de 2000. A ce genre d’occasions, on rencontre toujours des gens très importants. Et comme vous le savez, le Port de Kribi est encore tout jeune, seulement cinq ans d’exploitation. Nous sommes encore à la phase de promotion de la place portuaire. Donc, pour nous, participer à ce genre d’événement est très important.
Nous avons eu des contacts très utiles, que nous allons essayer de faire prospérer.
Ces contacts, nous l’imaginons, monsieur le Directeur Général, seront plus utiles pour le développement de la Zone Industrielle du Port de Kribi ?
C’est entre autres l’activités que nous menons. Nous n’avons pas que cette zone industrielle. Certes, elle est très importante. Effectivement, à Abidjan, nous avons eu l’occasion de discuter encore en profondeur avec nos partenaires sur ce projet. Nous avons imaginé un montage qui consiste à intéresser au projet d’aménagement industriel, des entreprises qui sont déjà installées au Port de Kribi. Notamment nos amodiataires sur les terminaux. Ce sont souvent des contrats de 15 ans, 20 ans, voire plus.
Et tous, nous avons intérêt à voir cette place portuaire prospérer. C’est avec ces entreprises que nous allons réaliser ce projet. Là, nous nous sommes accordés sur un chronogramme. Et en ce sens, la rencontre d’Abidjan aura été fort utile.
Utile certainement pour d’autres activités. Horsmis la zone industrielle ?
Il n’y a pas que la zone industrielle. Je peux déjà vous dire que nous avons aussi été en contact avec des institutions financières. La BAD, la Banque mondiale, qui nous accompagnent aussi sur des projets, notamment de construction des infrastructures routières. Là aussi, nous avons pu fixer les idées sur un certain nombre de projets.
En somme, il était important pour vous de participer à ce grand rendez-vous économique mondial ?
Oui, naturellement. Au point où nous nous sommes rendus, nous avons besoin de nous faire connaître. Heureusement, ça a été aussi l’occasion de jauger, et de nous rendre compte que sommes toutes, le port de Kribi fait son bonhomme de chemin, et commence à être bien connu sur l’échiquier international.
D’ailleurs, pour ce qui est du Cameroun, nous étions la deuxième entreprise à avoir un stand là-bas. Il y avait l’Agence de Promotion des Investissements et il y avait le Port Autonome de Kribi. Un stand très fréquenté. Beaucoup d’investisseurs qui venaient vers nous, proposent de venir réaliser des investissements importants. C’est ce que nous recherchons d’ailleurs en ce moment.
Cela voudrait dire qu’il y a pas mal d’opportunités d’investissements disponibles au Port de Kribi ?
Naturellement. Ça m’amène à vous parler Très succinctement du Port Autonome de Kribi. C’est, en termes de foncier, 15 000 ha de terrain, ce qui en fait, d ans ce domaine-là, l’un des ports les plus vastes au monde. Le Port de Kribi c’est un port en eaux profondes avec des profondeurs d’au moins 16 mètres. Cela veut dire que les plus gros navires peuvent accoster au Port de Kribi. Le Port de Kribi, nous l’avons commencé avec une page blanche, et nous l’écrivons au fur et à mesure sur cette page-là. Le port commence à se dessiner. Mais il y a encore beaucoup d’opportunités. Que ce soit dans le domaine de la logistique, que ce soit dans le domaine des investissements dans les industries, dans toutes sortes d’industries.
Parce que nous avons un schéma d’aménagement général qui prévoit l’installation d’industries de toutes sortes. Que ce soit des cimenteries, que ce soit des industries pharmaceutiques, et même de l’agro-industrie. Je l’affirme, il y a énormément d’opportunités.
Des opportunités d’emplois pour la jeunesse aussi ?
Là aussi il y aura beaucoup d’opportunités. Mais je précise ici que cela se fera progressivement, au fur et à mesure que les industries s’installeront, elles offriront aussi des emplois. En cinq ans, nous avons déjà créé, autour de la place portuaire de Kribi, pas moins de 3 000 emplois directs, et autant d’emplois indirects. C’est un chiffre qui va augmenter. Rien que pour la première phase d’aménagement de la zone industrielle, c’est-à-dire 500 ha, nous prévoyons 10 000 emplois directs. Et, j’aime autant le dire, nous avons signé avec nos partenaires sur ce projet sur une superficie de 1 500 ha. Vous pouvez estimer le nombre d’emplois qui sera attendu à l’horizon 2030 ou un peu plus. Je le réaffirme, le port de Kribi c’est des grosses opportunités, quel que soit le domaine.
Interview diffusée sur les antennes de la CRTV
Propos retranscrits par Frégist Bertrand TCHOUTA