Depuis le lancement de la campagne présidentielle, Akere Tabeng Muna fait partie des candidats qui ont opposé un refus catégorique aux 15 millions de FCFA proposés par l’Etat pour le financement de leur campagne. Le candidat de la coalition réunie autour du Front Populaire pour le Développement (FPD), juge cet appui insignifiant et insensé, au regard des besoins. L’argent, dit-il, ne permet même pas de couvrir les dépenses liées au transport de son staff. D’ailleurs, rappelle-t-il, son convoi aller et retour entre Yaoundé à Maroua lui coûte, en termes de carburant, 8,4 millions de FCFA. C’est plus de la moitié des 15 millions donnés par l’Etat, qui seront donc absorbés par une seule étape de sa campagne. Pour nous donner une idée de l’argent utilisé, il ajoute que depuis l’annonce de sa candidature à la magistrature suprême, les dépenses liées à la campagne frôlent le milliard de FCFA. Très exactement, c’est près de 1,800 million de dollars qui ont été dépensés. En francs CFA, on obtient la mirobolante somme d’environ 990 millions de FCFA. Invité à prendre place dans votre « Bougna », dans le cadre de la série intitulée « Les bougna des présidentielles » que nous lançons », le Challenger de Paul Biya donne les autres raisons qui justifient le rejet des 15 millions de FCFA que tendait Paul Atanga Nji. Pour limiter le coût des déplacements, mais aussi éviter une fatigue des chauffeurs des 10 véhicules qui composent son cortège, le candidat à la présidentielle annonce l’acquisition d’un Bus.
Vous n’avez pas pris les subventions versées par le ministère de l’Administration territoriale destinées au financement des élections. Vous avez fustigé les 15 millions comme étant insuffisants pour soutenir les dépenses de votre campagne. Pourquoi ?
En 2011, les partis politiques ont déposé des cautions de 5 millions. On en a reversé 30 millions de FCFA, soit six fois plus. Donc vous devez vous dire, quand vous préparez les financements de votre campagne, que si on reste dans les mêmes proportions, ça sera au moins trois fois ce que vous avez déposé qui vous sera reversé. Au moins trois fois plus. Mais on ne vous dit rien, on ne vous explique rien, on vous donne 15 millions, à quoi ça sert ?
Je vous le dis, mon convoi de Yaoundé à Maroua, coûte 8,4 millions de FCFA, aller et retour. S’il faut payer les hôtels de la délégation, payer les autres charges, ça se passe comment ? Eux, ils ont des bons d’essence, ils ont des véhicules immatriculés CA, ils ont les frais de mission. Tout ce qu’on doit faire pour changer ce pays, c’est de dépolitiser la fonction publique. C’est ça qui tue le pays. Quand on a une fonction publique prise en otage, on est sûr de ne pouvoir avancer. Si tu ne pars pas, tu n’as pas de nomination. Si tu es DG, quand on a fait le classement des gens qui vont payer des contributions qui dépassent leurs salaires, tu ne paies pas, on te dit « Ok, si vous ne payez pas, on mettra quelqu’un d’autre qui peut payer ». C’est le système que nous avons.
Depuis le début de la campagne présidentielle, on ne vous a pas beaucoup entendu parler de prévention routière. Pourtant de tous vos déplacements, vous prévoyez de n’utiliser que la route. Quelles sont les dispositions que vous entendez prendre pour mettre vos équipes à l’abri des accidents de la circulation, lorsqu’on sait qu’en un peu plus d’une semaine, vous comptez faire au moins neuf voyages ?
Je vous rappelle la fameuse chanson : « La route ne tue pas, mais c’est nous qui tuons ». D’abord, notre maître-mot c’est la prudence. Nous sommes en train de louer un car. Nous avons exigé que le gars ait un binôme. Donc ils sont trois chauffeurs que nous allons utiliser. De sorte à permettre qu’un chauffeur puisse se reposer. Nous avons un staff qui se compose aussi d’un mécanicien.
Nous sommes très conscients de cela. Chaque fois que nous avons fait un voyage, nous avons pris toutes les précautions pour éviter les accidents de la circulation. Certes, il y a quelques jours, l’un des membres de notre staff a eu un accident de la circulation. La voiture a été amochée, mais ils sont sortis indemnes.
[…] Akere Muna : « Mon convoi aller-retour entre Yaoundé à Maroua,… […]