Désormais, il est possible de souscrire à un abonnement à tarif réduit au péage routier. Pour implémenter cette mesure prévue dans la Loi de Finances 1998/1999, le gouvernement devrait lancer une campagne dite de vulgarisation.
Selon Louis Paul MOTAZE, Ministre des Finances (MINFI), l’abonnement ne sera cependant pas accessible à tous les usagers de la route.
Seuls les responsables administratifs et les riverains des postes de péage pourront souscrire.
Plus concrètement, il s’agit soit des usagers qui ont leurs domiciles ou leurs lieux de travail au voisinage d’un axe bitumé à péage pour un itinéraire n’allant pas d’un poste de contrôle de péage. Soit les véhicules des services publics locaux pour les missions itinérantes dans leurs circonscriptions de compétences. Soit les véhicules de transport public de 15 places assises au plus, qui sont utilisés pour les activités fréquentes autour d’un seul poste de contrôle de péage.
L’argent
Pour les usagers, la souscription à l’abonnement se fera moyennant le paiement d’un forfait mensuel de 5 000 FCFA par véhicule. Les véhicules des services publics paieront un abonnement annuel de 5 000 FCFA. Les véhicules de transport public quant à eux souscriront à un abonnement mensuel de 20 000 FCFA.
Comme il le précise dans la lettre adressée aux gouverneurs de régions et aux Préfets des départements ce 04 juin, il ne s’agit pas d’une nouvelle mesure. Mais bien de l’implémentation d’un cadre prévu depuis 1995.
Officiellement, le MINFI indique que l’objectif de cet abonnement est de «faciliter les mouvements des responsables administratifs et des riverains des postes de péage».
Mais la mesure, Au-delà du volet social, permettra à l’État de sécuriser les recettes tirées de ces postes de péage. En 2023 par exemple, 7,2 milliards de FCFA ont été collectées dans les postes de péage. Une enveloppe loin de refléter la réalité du trafic, comme l’a souvent décrié la Commission Nationale anti-corruption (CONAC).
Dans son « Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2021 » (document de 250 pages présenté en novembre 2022), la CONAC plaçait le secteur des transports dans le Top 10 des secteurs les plus corrompus.
Faux et détournement des fonds dans la vente des tickets de péage ; usage de faux et extorsion de fonds aux camionneurs dans les stations de pesage ; arnaque des automobilistes ; corruption dans les auto-écoles ; corruption dans les examens de permis de conduire ; et faux et usage de faux dans les bureaux des transports sont les plus recensées.