Benoît Parfait MBOLE MBOLE (DGTI MINTP) : « Entre février et novembre 2021, on note quelques avancées »

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Benoît Parfait MBOLE MBOLE DGTI MINTP

Directeur Général des Travaux d’infrastructures (DGTI) au Ministère des Travaux Publics (MINTP), il fait le bilan de la deuxième revue des projets en cours d’exécution. Il analyse par ailleurs, les principales contraintes, et donne une ébauche des solutions envisagées.

Le Ministère des Travaux Publics vient d’achever la deuxième revue des projets en cours d’exécution au Cameroun, après celle de février dernier. Quels constats se dégagent de ces travaux de deux jours ?

Nous venons-là de réaliser une revue d’à peu près 25 projets. Cette revue avait pour objectif principal de revoir les chronogrammes d’achèvement des projets. D’évaluer les contraintes qui entravent la bonne exécution desdits travaux et de voir comment les lever pour garantir un achèvement satisfaisant au terme des délais impartis.

Entre la revue de ce jour et la revue qui a eu lieu il y a quelques mois, on note quelques avancées sur certains projets pour lesquels les réceptions sont envisagées dans les tous prochains jours.

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Pour certains projets, nous sommes restés statiques. Le maître d’Ouvrage a prescrit des réunions de crise qui permettront d’identifier les raisons pouvant expliquer ces contre-performances. Si d’aventure, les entreprises ne donnent pas des signes satisfaisants qui garantissent la bonne exécution des travaux à l’avenir, on sera obligé de résilier les contrats et les remplacer par des entreprises plus performantes.

Mais il faut insister sur le fait que l’objectif du Ministère des Travaux Publics n’est pas de résilier les contrats. Il s’agit pour nous d’exécuter les travaux. Si d’aventure, avec tout l’accompagnement qui sera fait, les entreprises continuent de montrer leur contre-performances, forcement nous serons obligés de nous séparer d’elles pour des entreprises plus performantes.

La pluviométrie est revenue comme contrainte conjoncturelle pour beaucoup de chantiers. Pourquoi parler d’un blocage climatique comme celui-là ? Ne peut-on pas anticiper ? Ou le contourner ?

La pluviométrie est intégrée dans le programme d’exécution des travaux. Il s’agit juste pour les entreprises d’identifier les tâches qui peuvent être exécutées pendant la saison des pluies. Mais toutes les entreprises ne démarrent pas au même moment. Lorsqu’une entreprise a démarré, et qu’elle devait par exemple démarrer par les travaux de terrassement, en saison des pluies, ces travaux, qui sont au début d’un projet, forcément ne vont pas démarrer. Il faudra attendre la bonne saison pour pouvoir les exécuter. C’est ce qui justifie l’influence négative des pluies sur l’avancée des travaux.

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Mais lorsque nous avons un chantier normal, il y a des ouvrages de préfabrication qui peuvent être faits pendant la saison des pluies, il y a les approvisionnements qui peuvent être menés, il y a les granulats qui peuvent être concassés. Bref, il y a certaines tâches qui peuvent être exécutées par temps de pluie. Les seuls travaux qui ne peuvent pas être exécutés par temps de pluie c’est uniquement les travaux de terrassement.

Nous sommes en fin d’année. Quels sont les projets qui seront achevés, livrés ou réceptionnés cette année ?

Nous avons beaucoup de projets dont la livraison est prévue pour la fin de l’année. Nous avons la route Maroua-Mora qui sera ouverte à la circulation. Nous avons la route Olama-Bingambo, nous avons la petite section Grand Zambi-Kribi qui devrait également être ouverte à la circulation, nous avons un bout de route sur le corridor qui va sur le nord. Notamment Léna-Tibati, avec son prolongement jusqu’à Ngatt. Nous avons également le projet de réhabilitation de la route Yaoundé-Bafoussam-Babadjou qui sera ouverte à la circulation, compte tenue de ce que nous sommes en train de finaliser les travaux principaux qui restent à finaliser.

C’est vrai, un projet routier n’est jamais achevé. Vous devez savoir que dès la réception des travaux, tout de suite, on commence l’entretien. Ce qui veut dire que lorsque ces tronçons seront ouverts à la circulation, il ne faudrait pas penser qu’on n’aura plus de personnels en train de travailler. Au lendemain de l’ouverture à la circulation d’une route, ou de la réception provisoire d’une route, il est question de penser tout de suite à l’entretien. Ce sont ces travaux d’entretien qui seront entamés au lendemain de l’ouverture de ces chantiers à la circulation.

D’autres routes ne seront pas livrées cette année, pour plusieurs raisons. La principale, c’est le manque d’argent, qui entraîne des retards dans le paiement des décomptes. Il est vrai, le Ministre des Travaux Publics le rappelle régulièrement, les entreprises sont sélectionnées en fonction aussi de leurs capacités financières. Mais, il reste de manière générale, que toutes les entreprises déplorent les retards de paiement. Quelle est la solution ?

Tous les décomptes en instance vont être récapitulés. Nous allons évaluer le niveau d’exécution de chaque procédure de paiement. En fait, quand on dit que les paiements ne suivent pas, il peut s’agir d’un manque de trésorerie. Notez que pour la plupart, ces décomptes ont été normalement engagés, les paiements sont en train de suivre leur cours. Il peut arriver que pour une raison comme pour une autre, la trésorerie ne soit pas disponible pour que les paiements puissent être crédités dans les comptes des entreprises. Mais les dispositions sont prises pour que, autant que faire se peut, tous les décomptes en instance puissent être payés à court, à moyen ou à long terme.

Au terme de cette réunion de revue, il a été instruit de faire un inventaire de toutes les procédures en cours, pour qu’elles soient adressées au mieux. Les paiements vont suivre en fonction de la disponibilité de la trésorerie. Tout ce qui a été dit jusque-là permet d’être optimiste. Parce que sur les différents montants annoncés, la plupart a déjà fait l’objet d’engagement. Il est juste question que les procédures suivent leur cours, que la procédure soit disponible, et que les entreprises rentrent dans leurs dus.

C’est vrai, nous n’allons pas dire que les décomptes seront totalement payés. Mais une bonne partie des décomptes sera payée et les entreprises auront le nécessaire pour poursuivre les travaux jusqu’à l’achèvement.

Le manque d’argent revient aussi, mais cette fois, il s’agit de l’argent à destiner aux populations riveraines qui ne sont pas indemnisées. C’est aussi un frein pour les entreprises, puisqu’elles font face à la non-libération des emprises…

Les indemnisations connaissent une longue procédure qui commence par les évaluations au niveau des commissions départementales ou régionales. Après ces évaluations, il faut produire des rapports et des dossiers techniques qui permettent la poursuite de la procédure. Après les commissions d’évaluation, les dossiers sont transmis au Mindcaf qui procède aux vérifications nécessaires pour s’assurer que les évaluations qui ont été faites correspondent bien aux dispositions réglementaires en la matière. Après ces vérifications, les dossiers sont transmis à la Primature pour la suite de la procédure, et au Président de la République pour les décrets d’indemnisation et d’expropriation.

Il peut arriver qu’après qu’on ait mené toutes les procédures, qu’il y ait des oublis, des omissions, ou alors des sous-évaluations. C’est-à-dire que les évaluations qui ont été faites ne soient pas au goût des ayant-droit, et que ceux-ci contestent. Dès lors qu’un ayant-droit a contesté, on ne peut pas détruire le bien concerné, tant qu’on n’a pas épuisé les procédures. Il faut donc procéder aux réévaluations, parfois, aux négociations, pour trouver un accord et libérer l’emprise.

C’est vrai que dans la gestion de ces problèmes d’indemnisations, un problème a été trouvé. C’est de se limiter au strict minimum. C’est-à-dire l’emprise qui permet de faire passer la route. Dès lors qu’on a pu libérer les emprises qui permettent de faire passer la route, on peut maintenant gérer le reste de l’emprise totale du projet.

Il faut noter qu’il y a certains projets qui sont pratiquement achevés, mais dont les procédures d’indemnisation sont inachevées. C’est pour dire qu’en marge de ces projets d’indemnisation, les travaux se font avec les recommandations du Ministre des Travaux Publics. Celles de libérer prioritairement l’assiette directe qui permet le passage de la route.

Interview réalisée par Frégist Bertrand TCHOUTA

 

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