Une étude réalisée au sein de la place portuaire met en lumière de graves blocages, en termes de délais de passage et en termes de coûts des transactions. L’administration du Port de Douala souhaite saisir l’opportunité de cette étude pour implémenter de nouvelles mesures.
Dans le dernier rapport Doing business, le Cameroun occupe le 186èmerang, sur les 190 économies que compte l’Afrique. Ce classement peu luisant est en partie, la conséquence nous dit-on des lourdeurs administratives qui plombent le commerce extérieur. Une étude sur le temps nécessaire à la mainlevée a été menée pour ressortir les goulots d’étranglement dans la procédure de dédouanement de marchandises au port de Douala. De ce rapport, il ressort que beaucoup de temps est perdu dans ladite procédure. Par exemple, dans le cadre des visites de conteneurs, on note 7 jours supplémentaires. 8 jours aussi s’écoulent entre l’arrivée de la marchandise et leur enlèvement. Ainsi, le délai d’enlèvement s’allonge de 5 jours et le temps de paiement des frais de visite peut faire trois jours. Le règlement de la redevance sur la place portuaire prend deux jours.
Toujours à titre d’illustration, une procédure à l’export au Cameroun s’étend sur une durée de 8 jours et 9h, contre une moyenne de 4jours et 4h en Afrique subsaharienne. De même, le coût revient à 983 dollars (à l’export, pour une moyenne de 592 dollars en moyenne en Afrique subsaharienne. A l’import, 14 07 dollars sur le plan national et 686 dollars en moyenne. Bien plus, l’équipe qui a mené cette étude constate, « qu’on n’anticipe pas assez et il manque de sérénité dans les équipes ». Pour inverser la tendance, l’Organisation Mondiale des Douanes estime qu’il faut réunir tous les acteurs de la place portuaire, afin de miser sur l’amélioration du climat des affaires à travers une harmonisation, une normalisation et une simplification des procédures. « L’organisation mondiale des Douanes nous a conseillé de transformer les différentes résolutions en plan d’action, c’est quelque chose qui sera fait et nous continuons toujours de compter sur l’appui de l’OMD pour nous suivre dans l’exécution de ces différentes actions pour l’amélioration des délais et des coûts de passage des marchandises au port de Douala », explique Edwin Fongod Nuvaga, Directeur général des Douanes.
Plus loin, il recommande : « nous avons bien maîtrisé ces délais et ces coûts. Maintenant nous appelons les autres acteurs de la place portuaire, pour qu’ensemble, nous fassions tout pour réduire le délai de passage ». D’ailleurs pour mieux maîtriser les procédures du commerce extérieur, l’OMD recommande l’implication de tous les acteurs portuaires pour un résultat optimal : « Nous suggérons à toutes les douanes de travailler avec tous les acteurs de la place portuaire pour pouvoir améliorer leurs performances. Et l’un des indicateurs qui pourra servir de base à cette amélioration, c’est notamment les résultats des études sur le temps nécessaire pour la main levée et la restitution. Et l’Organisation mondiale des Douanes ne peut qu’encourager l’administration des Douanes au Cameroun à transformer les recommandations de cette étude en plan d’actions qui pourraient évaluer au bout d’un certain temps, à l’effet d’adresser les améliorations que les démarches retenues auront apporté », indique Samson Bilangna, de la Direction du contrôle et de la facilitation à l’OMD.
Il faut rappeler que l’étude sur le temps nécessaire à la mainlevée des marchandises mesure les aspects pertinents et stratégiques de l’efficacité des procédures opérationnelles exécutées par les administrations douanières et les autres agences de réglementation au niveau du traitement normalisé des importations. Outre la restitution de l’étude sur le temps nécessaire à la mainlevée, la douane Camerounaise vient également de faire une évaluation trimestrielle des contrats de performances. On apprend donc qu’environ 70% des entreprises sous contrats en matière de réduction des délais de passage l’ont réalisé, et on note ainsi, une augmentation des recettes douanières.
