Comment les panneaux de signalisation nous conduisent tout droit dans les accidents de la circulation

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Les panneaux de signalisation postés les bords de nos axes routiers nous préviennent-ils vraiment des accidents de la circulation ? Oui, dans certains cas. Mais dans la plupart des cas, ils nous conduisent tout droit dans les accidents de la circulation. Ce constat n’est pas posé par un groupe anti-immatriculation routière. Mais bien par la très sérieuse « Évaluation de la performance en matière de sécurité routière (EPSR) Cameroun », une étude conduite par l’Onu, à travers la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE).

Le document de 71 pages présenté au Cameroun en août dernier par Jean Todt, recense quelques cas de « signalisations aberrantes » qui induisent les automobilistes en erreur. Elles partent des signalisations caduques (qui ne respectent plus les normes actuelles en matière de sécurité routière), aux signalisations inexistantes.

Par exemple, note le rapport, beaucoup de villages inexistants lors de la construction de l’axe routier Yaoundé-Douala, sont nés aux abords de ladite route après le début de son exploitation. « Aucune signalisation indiquant ces nouveaux villages n’existe car, lors de la construction, ces villages n’existaient pas. Les passages piétons ou les traversées aériennes ne sont pas prévus. Beaucoup de piétons sont ainsi mortellement heurtés par des véhicules qui traversent ces villages sans réduire la vitesse (absence de signaux de réduction de la vitesse), surtout des jeunes enfants qui doivent traverser la route pour aller à l’école », peut-on lire dans le rapport.

Cas pratique

Au niveau d’Edéa (sur la RN3), le Gouvernement a réalisé un projet pilote, en créant des pistes cyclables et des routes pour piétons. Malheureusement, note le rapport, « ces espaces aménagés pour les usagers vulnérables de la route ne sont pas utilisés par ces derniers qui continuent à emprunter la route normalement réservée aux automobiles. Finalement, ces pistes cyclables servent davantage de parking pour les véhicules ».

Dos d’âne sans signalisation, zone scolarisée et aires de jeux sans avertissement, virages serrés sans panneaux, sens interdits sans signalisation, panneaux envahis par la broussaille, ou tout simplement détruits, les exemples pour illustrer ce déficit des panneaux de signalisation sont nombreux. Au sein du gouvernement, les administrations concernées (Mintp, Minhdu, MinT, Communautés urbaines de Yaoundé et Douala) disent en être parfaitement au courant. Mais que font-elles pour remédier à la situation ? A la Communauté urbaine de Yaoundé, on affirme avoir pris le problème à bras-le-corps. A travers la construction de grilles de séparation pour protéger les trottoirs, mais surtout pour éviter ainsi aux piétons d’être heurtés par les véhicules, et surtout par les motos.

Au ministère des Travaux publics, pour corriger les défauts constatés sur ces routes, des inspections routières sont menées progressivement à travers des contrats avec des cabinets spécialisés. À ce jour, les axes routiers Yaoundé-Douala, Yaoundé-Bafoussam, Douala-Bafoussam ont fait l’objet d’inspection. Une inspection est en cours sur le corridor de transit Douala-Bangui-N’Djamena. Les travaux de correction ont été menés sur l’axe routier Yaoundé-Douala avec par exemple le dédoublement des voies par endroits et le renouvellement de la signalisation.

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