C’est un avis d’appel à manifestation tout à fait inhabituel que publie Patrice Melom, le Directeur général du Port autonome de Kribi (PAK) ce 08 mai 2019. En effet, en parcourant le document, on apprend que le patron de la place portuaire du Sud voudrait réaliser une étude « en vue du développement de l’offre de service offshores ou services parapétroliers ».
Concrètement, il s’agit, pour le PAK, de définir et concevoir (à travers cette étude) « les modalités de mise en œuvre et de suivi de la stratégie de marketing du PAK, des plans de développement des filières de croissance afin de déterminer le niveau de compétitivité du Port de Kribi vis-à-vis des autres ports de la Côte Ouest africaine ».
Ce que cherche le PAK en Afrique de l’Ouest
Si le PAK s’intéresse autant aux plateformes portuaires de la côte ouest africaine, c’est justement parce que de ce côté, la concurrence crée une émulation qui force les ports à innover en permanence.
Dans le TOP 10 des meilleures plateformes portuaires du continent, les ports de la côte ouest africaine occupent une place de choix. Le Port de Lagos, le Port de Lomé, le port d’Abidjan, le port de Tema (Ghana), le port de Dakar et le port de Cotonou sont des inconditionnels de ces classements.
En 2017 per exemple, rapporte l’Agence ECOFIN, 285 porte-conteneurs ont emprunté les sept routes commerciales intercontinentales en direction de l’Afrique de l’Ouest. Déployés par 24 opérateurs différents, leur capacité moyenne était de 3300 EVP. Le plus gros navire, un navire de 13 600 EVP, est exploité par MSC (Mediterranean Shipping Company) dans le cadre d’un service hub and spoke, reliant Lomé à un grand nombre de ports régionaux.
Avec le redressement des prix du brut, les volumes de conteneurs en Afrique de l’Ouest, devraient atteindre 4,3 millions d’EVP d’ici 2021, à raison d’une croissance annuelle estimée à 5 % pour les cargaisons en conteneurs.
Le niveau actuel du PAK
L’idée de se calquer sur la côte ouest africaine n’est pas si nouvelle que ça. Dans une interview accordée à bougna.net en février dernier, Patrice Melom expliquait que « En termes de compétitivité, effectivement, le Port de Kribi ambitionne d’acquérir une place de choix dans le Golfe de Guinée. Parce qu’en réalité, ses concurrents se retrouvent plutôt dans la côte Ouest africaine. Je veux parler des concurrents de même type, c’est-à-dire des ports en eaux profondes ».
En mars dernier, lors de la célébration de son premier anniversaire, le PAK affichait « un bilan plutôt satisfaisant. L’enjeu principal était d’abord de mettre en exploitation. Ce qui a été fait. Et si nous exploitons un peu les chiffres, nous verrons que sur le sur le Terminal à conteneurs, en transbordement, nous avions les prévisions de 105 000 EPV. Nous en avons fait 115. Par contre, en import-export, les prévisions étaient de 170 000 EPV », avait ajouté le DG.
Sur les autres indicateurs, le trafic de marchandises conteneurisées traité au port de Kribi représente 18% du trafic global des marchandises. La majeure partie de ce trafic à l’export est essentiellement constitué du bois et à l’import majoritairement la malte d’orge. Pour un total de 82 261 boîtes traitées, le port a traité 74 805 tonnes de marchandise conteneurisées transbordement y compris.
Le volume de trafic à l’import est de 34 587 tonnes contre 359 386 tonnes à l’export vrac
liquide exclu. Le trafic de vrac liquide traité au port de Kribi représente 79% du trafic global avec l’exploitation du terminal gazier Hilly Episeyo. Pour un volume de trafic de 6 249 907 tonnes hydrocarbures et gaz confondus, les 02 terminaux offshore ont enregistré 59 escales Le trafic de vrac solide traité au port de Kribi représente 3% du trafic total avec pour principale marchandise le bois (billes de bois, débite ou scié et biomasse). Avec un total de 224 567 tonnes exportés.
L’étude
Pour importer cette compétitivité au Cameroun, Patrice Melom compte soumettre l’entreprise adjudicataire à une feuille de route à huit points. D’abord identifier des facteurs et indicateurs de compétitivité des ports de la côte Ouest africaine.
Ensuite, faire l’analyse des besoins et les offres du marché en vue de déterminer avec précision le potentiel de vente des services et les segments les plus intéressants du marché ; tout en tenant compte de la concurrence de son importance.
Ce n’est pas tout. Le PAK souhaite faire une analyse comparative de la compétitivité du Port de Kribi et celle des ports de la côte Ouest africaine ; et une analyse des éléments qui rendent le PAK unique dans l’action de commercialisation de ses services et la captation/fidélisation de sa clientèle.
Enfin, derniers points inscrits dans la feuille de route du PAK, l’identification des filières de croissance sur la base d’un ensemble de critères jugés pertinents ; l’élaboration des plans de développement des filières retenues ; et les modalités de mise en œuvre et de suivi des plans de développement des filières retenues.
Ce que le PAK va faire comme en Afrique de l’Ouest
Selon Patrice Melom, le PAK va avoir, à la fin de l’étude, « une fiche descriptive synthétique des différents ports. Une matrice des facteurs et indicateurs de compétitivité portuaires pertinente. Une maîtrise détaillée des forces et faiblesses des ports de la côte ouest africaine. Et une maîtrise de l’élaboration des plans de développement grâce aux missions de benchmarking dans un port d’Afrique francophone de référence et même des séminaires de formations locales ».
Le PAK aura des outils de maîtrise de la production du plan marketing triennal par la combinaison de la maîtrise de l’analyse PESTEL et l’analyse de marchés. De même qu’il sera capable d’identifier et d’élaborer les plans de développement des filières de croissance retenues autour du port de Kribi.
La durée de l’étude n’a pas été communiquée. Le PAK attend les offres au plus tard le 10 juin 2019.
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