Cameroun : Pour pallier au manque d’argent, le Mintp envisage de réduire la durée de vie des routes

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Travaux de réparation de la route Edéa-Kribi. Crédit Photo: bougna.net

Construire plus de routes, avec peu d’argent. C’est la nouvelle formule que souhaite implémenter Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics (MINTP) dans le programme de construction des routes au Cameroun.

Dans le cadre de l’exécution budgétaire 2018, le MINTP a reçu une enveloppe de 361 milliards de FCFA (allocation fixée dans la Loi de Finances du 11 décembre 2018). Une enveloppe supplémentaire de 47, 580 milliards a été ajoutée à ce budget.

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C’était à la suite de l’ordonnance modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n ° 2018/022 du 11 décembre 2018 portant loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2019. Mais ces ressources restent insuffisantes pour financer les travaux prévus dans le cadre du programme routier 2019.

Pour continuer à construire des routes avec peu d’argent, Emmanuel Nganou Djoumessi opte pour un changement de méthode. Par le passé, rappelle-t-il, « Nous avons arrêté les coûts au kilomètre sur la base des prix moyens pratiqués. C’est-à-dire que nous allons dans un environnement donné, où on veut construire un axe routier, on s’intéresse à ce qui s’est déjà fait là-bas, au coût qui était retenu. On travaille pour être proche de ce coût ou aller au-delà en y appliquant un coefficient de vente ».

Désormais, explique-t-il, tel ne doit plus être le cas. Le Mintp compte pratiquer les prix unitaires détaillés. C’est-à-dire des prix unitaires détaillés sur la base des sous-détails arrêtés. L’objectif étant d’affiner un peu plus la commande publique.

Ceci, en fonction des types de routes, du dimensionnement approprié, de la structure ainsi que la chaussée de route appropriée. Qu’elles soient des routes nationales, des routes régionales et communales ou encore des autoroutes. Il faut donner à chaque type de route.

Concrètement, explique Emmanuel Nganou Djoumessi : « Si j’ai 100 milliards de F pour construire 100 kilomètres de route qui vont durer 30 ans, je prends l’option de construire ma route pour 15 ans, pour faire donc 200 kilomètres, sachant qu’à l’approche de la quinzième année, je vais renforcer ma chaussée pour tirer la vie de durée de la route ».

Cette mesure a été annoncée le 10 juin dernier, au cours de la 2e série de concertations relatives à la revue des projets d’infrastructures routières et autoroutières en cours d’exécution. Mais elle n’est pas la seule envisagée par le MINTP.

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En effet, grâce à l’acquisition d’une mini-centrale d’enrobées mobile, les travaux en régie permettent d’opérer des économies importantes sur les travaux routiers. C’est le cas notamment des travaux de réparation de la couche de roulement sur la route Edéa-Kribi (Route nationale N°7). Et les travaux sur l’itinéraire Lembe-Yezoum-Akonolinga.

Sur la RN7 par exemple, la Brigade des travaux du MINTP a pris 20 jours pour réparer cette route longue de 116,2 kilomètres. Avec une enveloppe budgétaire d’environ 46,292 millions de FCFA. Les offres d’entreprises privées les plus pessimistes n’allaient pas en deçà du milliard de FCFA.

 

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