Bertrand Owono Ndi (DRH PAD): « Le Programme Train for Trade de la CNUCED permet d’avoir une vue globale de tous les aspects de la gestion moderne des Ports »

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Accompagner le Cameroun dans le développement de ses plateformes portuaires. En offrant à ses ressources humaines, une formation de qualité dans la gestion moderne des ports. Tel est l’objectif du programme Train For Trade. Un programme mis en œuvre par la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED). Qui, depuis 2003, bénéficie aussi aux cadres et agents de Maîtrise camerounais grâce à l’adhésion du PAD au réseau Francophone dudit programme. En 16 ans, 12 vagues de stagiaires ont été formés, soit plus de 300 acteurs des places portuaires camerounais. En sa double qualité de Chef du Projet Train For Trade au Cameroun, et Directeur des Ressources humaines au Port autonome de Douala (PAD), Bertrand Owono Ndi est la personnalité la mieux placée pour parler de l’importance de ce projet. Rencontré sur les berges de l’Océan Atlantique, le capitaine du bateau « Train For Trade » décrit les spécificités de ce programme, et présente les avantages que le Cameroun en tire.

 

Les lauréats de la 12e promotion du Programme Train for Tade organisé par la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) ont reçu leur parchemin ce vendredi, 31 août à Douala. Au sein de la communauté portuaire le programme est très bien connu. Ce qui n’est pas le cas à l’extérieur de cette communauté. Pouvez-vous nous faire une brève description de ce programme ?

Le Programme Train for Trade de la CNUCED est un programme de formation en gestion moderne des ports. La gestion moderne des ports permet d’avoir une vue globale de tous les aspects de la gestion des ports. Que ce soit la gestion technique, la gestion commerciale, la gestion des ressources humaines, les aspects juridiques, ou l’exploitation portuaire.

Quels enseignements reçoivent ces stagiaires ? Sur quoi portent les modules de formation dispensés par la CNUCED ?

Il y a une première phase qui est théorique, sur huit modules, conçus par la CNUCED, et qui sont les mêmes à travers tous les ports. Ils permettent à l’apprenant, comme je le disais, d’avoir, quel que soit son domaine spécifique d’activité, une connaissance de l’ensemble des domaines, ne serait-ce que sommaire.

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A la fin de cette première phase, il est organisé un test d’évaluation. Seuls les candidats ayant obtenu la moyenne supérieure ou égale à 12/20 à l’issue des huit modules sont admis à soutenir devant les jurys internationaux constitués de représentants des ports membres du réseau francophone dudit programme.

Les examens et concours, au Cameroun, sont souvent teintés de cas de fraude ou de tricherie. Pouvez-vous nous rassurer que les candidats qui sortent de cette première phase avec une note de 12/20 sont effectivement à la hauteur de leur formation, et n’ont pas bénéficié d’un coup de pouce ?

Ce que vous dites n’est pas possible dans le programme Train For Trade. Car, à la fin de chaque module, il y a deux évaluations. L’une ici sur place, et une autre en ligne. C’est important de le souligner. Les questionnaires sont donnés en ligne. Les corrections sont faites en ligne également depuis Genève. Donc il est difficile pour un apprenant de passer entre les mailles du filet, ou de tricher.

En plus d’être le DRH du PAD, vous êtes le Chef de projet Train For Trade au Cameroun. Vous êtes donc la personne la mieux indiquée, sinon l’une des personnes les mieux indiquées, pour mesurer l’impact de cette formation sur le développement de la communauté portuaire nationale. En quoi ce programme est-il important pour le Cameroun ?

La spécificité au Cameroun c’est que le Port autonome de Douala (PAD) s’est associé à cette formation dans un premier temps, et par la suite, a impliqué l’ensemble de la communauté portuaire. Aujourd’hui, vous savez que le Cameroun, dans son programme de développement portuaire, veut, à travers sa façade maritime, ne constituer qu’une seule communauté portuaire.

Aujourd’hui, vous avez le Port autonome de Douala et le Port autonome de Kribi (PAK). Demain, sans doute, le Port autonome de Limbé. Même si ce sont des places portuaires différentes, elles se veulent solidaires, elles se veulent complémentaires, et certainement pas concurrentes. C’est pour cela que dans les prises de paroles, vous avez souvent entendu dire : la Communauté portuaire nationale.

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Au Cameroun, nous avons donc associé les entreprises du secteur privé, les entreprises du secteur public, et les administrations. Notamment les tutelles techniques, qui s’investissent également dans ce programme. Donc le ministère des Transports envoie des apprenants. Ce qui permet d’avoir un même discours. Le ministère des Finances également, à travers la Direction générale des Douanes, envoie de temps en temps des apprenants. Ça fait que sur la place portuaire, chacun connaît les implications de l’autre. Et ça facilite de ce fait les discussions entre les uns et les autres.

Comment se fait la sélection des candidats à la formation de la CNUCED ?

Le processus de sélection est simple. Il y a un appel à candidature qui est lancé. Diffusé à travers la communauté portuaire. Avec des critères, notamment d’ancienneté, des critères de catégorie socio-professionnelle. Parce que ne sont admis que des agents de maîtrise ou des cadres ayant déjà un certain vécu dans l’activité portuaire. Donc on vous permet, vous arrivez au Port, ou dans le secteur, de découvrir un certain nombre de choses par vous-mêmes. Il faut, pour faire partie des apprenants, avoir déjà au moins cinq années d’activité dans le secteur, et faire partie de ces deux catégories socio-professionnelles que j’ai évoquées. Les agents de maîtrise, les cadres, et être proposé par sa hiérarchie.

Interview réalisée par Frégist Bertrand Tchouta

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