Insérer les dépenses liées aux indemnisations des populations riveraines dans les coûts globaux des projets routiers. C’est la solution de la Banque Africaine de Développement (BAD) à l’épineux problème des retards généralement observés dans le démarrage (et l’exécution) des chantiers au Cameroun.
En général, estime l’institution présidée par Akinwumi ADESINA, les retards dans le paiement des indemnisations aux populations situées sur l’emprise des projets font perdre entre 25 et 50% de l’enveloppe globale.
Ce mardi, 06 juillet, des experts de l’institution panafricaine, membres de la mission de dialogue de haut niveau de la BAD ont insisté sur la nécessité de mettre fin à cette contrainte.
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Pour la BAD, la solution commencerait au niveau des procédures. « Il faut distinguer le contenu technique (recensement des personnes, etc.) de la procédure administrative qui aboutit au décret de paiement. La disposition qu’on met en place permet d’avoir toute la démarche technique y compris le travail de la Commission de constat et d’évaluation finalisée avant qu’on n’aille plus loin », a relevé Joseph Kouassi NGUESSAN, expert à la BAD.
Solomane KONE, Chef du Bureau pays du groupe de la BAD va plus loin. Pour lui, « Tout DAO que vous préparez pour un projet d’infrastructures, qui n’intègre pas les mesures environnementales et sociales, avec les devis estimatifs et autres, je considère cela comme un DAO incomplet ».
Une façon pour lui d’ignorer la proposition du ministre des Travaux Publics, qui souhaitait qu’une priorité soit réservée à « l’emprise réelle du chantier, c’est-à-dire au couloir des travaux ». Ceci permettrait, selon le MINTP, de circonscrire les paiements à une partie essentielle des populations, et donc d’accélérer la libération des emprises, « pour que l’entreprise puisse travailler effectivement ».
Une fois cette étape achevée, les commissions seraient plus libres pour régler la question des indemnisations des populations situées sur « l’emprise virtuelle du projet, c’est-à-dire la zone attenante », qui pourrait par exemple être utile en cas de changement de tracé du fait des contraintes géotechniques qu’on peut découvrir sur un tracé routier.
Bon à savoir, le portefeuille actuel de la BAD dans le secteur routier au Cameroun représente 43% des investissements de l’institution dans notre pays. Un volume qui couvre un linéaire de plus de 700 km en construction, en réhabilitation ou à bitumer et près de 1000 mètres linéaire d’ouvrages d’art en construction ou en projet.
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