Le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou DJOUMESSI, est depuis ce jeudi matin sur le chantier de construction de la route Awae-Esse-Soa. Une infrastructure longue de 82 kilomètres, dont les travaux ont débuté le 16 octobre 2016.
Selon le programme rédigé par le Ministère des Travaux Publics et parvenu à notre rédaction, la visite de l’ingénieur de l’Etat « vise à lever les entraves à l’accélération de la cadence d’exécution par les entreprises des travaux concernés ».
Sur ce chantier financé à hauteur d’un peu plus de 45, 164 milliards de FCFA (contrat et avenants compris), le taux d’exécution global des travaux se situe autour de 48,74% sur l’ensemble des deux lots.
Financés à hauteur d’environ 15, 340 milliards de FCFA TTC (dont environ 11, 943 milliards de FCFA TTC pour le marché et le reste pour les avenants), les travaux, côté Awae-Esse (33 kilomètres), sont exécutés à seulement 39,58%. Côté Esse-Soa (49 km), une nette avancée est observée. Ici, l’entreprise BOFAS affiche un taux d’exécution des travaux de 57,91%.
Contraintes
Au Ministère des Travaux Publics, on explique ces retards par plusieurs raisons. La première est liée à la défaillance de Atidolf, entreprise initialement contractualisée sur le tronçon Awae-Esse-Soa, dont le contrat a été résilié le 08 octobre 2019.
« Pour sauver le projet, le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou DJOUMESSI a procédé à une nouvelle attribution en deux lots. Celle-ci a permis de contractualiser l’entreprise Super Confort Sarl sur la section Awae-Esse, et l’entreprise BOFAS sur la section Esse-Soa », ajoute-t-on ici.
Mais, trois ans après les changements opérés, la route ne suit toujours pas. Selon le Maître d’Ouvrage, Sur la section Awae-Esse par exemple, « plusieurs problèmes d’expropriations ont été identifiés, de même que ceux liés à la mauvaise organisation de l’entreprise ».
Pour leur part, les entreprises se défendent. La Mission de contrôle (MDC) par exemple est en attente de l’avenant N°1 (le marché de base étant épuisé depuis plus d’un an) et de son marché complémentaire.
Le chantier connaît également des difficultés d’approvisionnement en carburant et des différents intrants. Ce qui impacte négativement sur l’avancement des activités. Enfin, déplore l’entreprise, les retards dans le paiement des décomptes. Selon nos informations, ces retards cumulés (entreprise et Mission de contrôle) sont évalués à un peu plus de 809, 196 millions de FCFA.
Esse-Soa
Sur la section Esse-Soa, malgré une légère avancée, les contraintes sont les mêmes. Sur les près de 14, 468 milliards de FCFA HT de décomptes émis, l’entreprise attend le paiement d’environ 1,724 milliard de FCFA HT. En absence de décret d’expropriation, difficile pour l’entreprise d’avoir les coudées franches pour travailler sur les emprises.
A ces problèmes financiers, viennent s’ajouter des contraintes techniques. A ce jour, « la formulation du Béton Bitumineux reste attendue. La MDC est en attente de l’avenant N°1 car le marché de base est épuisé depuis plus d’un an ; la MDC est en attente de son marché complémentaire. A ces deux problèmes s’ajoutent la centrale à enrobé qui est installée et en attente du test ; et le deuxième concasseur en cours d’installation à la carrière », précise une source.
Livraison ?
Au MINTP, on explique, au sujet du Béton bitumineux que « deux laboratoires ont été mobilisés, le LABOGENIE et le BET BRETGC et des prélèvements ont été effectués. Les carottes y afférents seront acheminées demain au LABOGENIE pour la poursuite de la procédure, dans le but d’obtenir la formulation stipulée dans le CCTP ».
Sur le site, les activités de production des granulats se poursuivent à la station, assurent nos sources.
Pour l’heure, aucune date de livraison même prévisionnelle n’est avancée. « L’avenant en vue de la prolongation des délais de la MDC est en examen. Il doit pouvoir aboutir à une prolongation. La MDC est du reste toujours mobilisée pour assurer ses missions », concluent nos sources.
