YANN AKINDELE : « ACEP Cameroun va financer les transporteurs pour contribuer à résoudre le souci du transport urbain »

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Yann AKINDELE, DG ACEP Cameroun

Ce 08 mai, la branche camerounaise de l’Agence de Crédit Pour l’Entreprise Privée (ACEP Cameroun) a signé une convention avec YANGO, plateforme de commande en ligne des véhicules de courses. YANN AKINDELE, Directeur Général de ACEP Cameroun, analyse les enjeux de cette convention, et explique pourquoi l’établissement de microfinance ouvre ses lignes de crédit à ces acteurs souvent lésés par les établissements financiers.

Vous venez de signer une convention avec YANGO qui encadre le financement de l’acquisition de véhicules par des partenaires de la plateforme. Pourquoi avoir accepté cette main tendue de YANGO ?

YANGO est une plateforme qui met en lien des clients et des transporteurs. Notre objectif c’est de pouvoir créer une sorte d’écosystème qui va permettre à la fois d’apporter du financement à des entreprises qui exercent dans le transport, qui utilisent une technologie innovante, et permettre aux populations de pouvoir se déplacer en toute sécurité.

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ACEP se positionne comme le partenaire financier, YANGO le partenaire technologique. Nous aurons aussi des entreprises qui interagissent dans le secteur du transport. Et par la suite, des clients qui vont en bénéficier. A ce niveau, tous les acteurs de cet écosystème travaillent en parfaite harmonie pour permettre vraiment aux populations de pouvoir se déplacer rapidement et une fois de plus, en toute sécurité.

Ce qu’on observe dans le marché financier, c’est que les banques dans la plupart des cas préfèrent lancer des opérations ciblant les entreprises et une certaine catégorie des particuliers. Pourquoi avoir choisi le secteur du transport urbain ? Pensez-vous que l’ouverture de vos lignes de crédit à YANGO contribue à améliorer les conditions de vie des camerounais lambda ?

Au Cameroun, à Yaoundé, pour parler de cette ville que je connais mieux, lorsque vous vous baladez dans les rues, vous trouvez encore des longues files de personnes en attente de transport. Vous sentez encore beaucoup d’insécurité à l’intérieur des moyens de transport. Que ce soit par moto ou par taxi.

Ce que nous essayons de faire actuellement c’est d’essayer de combler ce déficit en termes de transport. Ça veut dire que nous renforçons la capacité des moyens de transport et nous permettons aux populations de pouvoir non seulement se déplacer, mais de pouvoir trouver un véhicule qui réponde à leurs besoins.

Il y a des personnes qui ne sont pas habituées à prendre les transports en commun, qui n’ont pas de véhicule, mais qui aimeraient sécuriser leurs déplacements. Ce qui est très intéressant dans YANGO c’est que en étant chez-vous, vous pouvez commander un véhicule qui vient vous chercher chez vous, et vous dépose à destination. Le véhicule est enregistré, le chauffeur est connu. Son numéro de téléphone et sa plaque d’immatriculation sont identifiés. Vous n’avez plus besoin de vous déplacer, d’aller sur la route prendre un véhicule que vous ne connaissez pas. Avez YANGO, vous avez une panoplie de véhicules, et une variété de choix y compris de motos.

L’idée aussi derrière, c’est que nous recherchons la professionnalisation du secteur. Ce que nous constatons sous nos tropiques, c’est que les choses sont faites de manière arbitraire. Plus nous allons professionnaliser le secteur des transports en apportant des soins et de la technologie, mieux ce sera bénéfique pour les populations.

ACEP Cameroun fait une percée dans un segment où on ne l’avait pas beaucoup vu avant. Vous avez durci vos conditions d’accès aux crédits. Est-on là en train d’assister à un retour en force de ACEP dans ce marché très concurrentiel ?

Nous avons en effet renforcé les mesures d’accès aux crédits. Pour avoir moi-même eu l’occasion d’investir dans ce secteur dans d’autres cieux, je me rendais compte très rapidement que le transport n’est pas rentable pour l’investisseur et parfois le chauffeur. C’est pourquoi aujourd’hui, avec une nouvelle composante, nous essayons de trouver des partenaires comme YANGO qui vont aussi nous permettre de sécuriser le financement.

Il y a environ 23% de l’encours de notre portefeuille qui est alimenté par les dépôts des clients. Nous avons la responsabilité de rendre cet argent disponible au client lorsqu’il en a besoin. Il faut comprendre que derrière, nous avons des exigences. Ce que nous avons constaté c’est que par le passé, nous étions très légers, très flexibles sur les conditions d’accès au crédit auto. Il n’y a rien d’aussi désagréable que lorsque vous mettez de l’argent dans une activité et qu’elle s’écroule au bout de quelques années.

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C’est pourquoi aujourd’hui nous allons améliorer le process avec un partenaire technologique qui est très exigent, qui est un professionnel. Nous allons améliorer le process avec les partenaires. Et surtout, nous allons professionnaliser le secteur à travers des clients qui doivent s’arrimer à un certain niveau de normes pour pouvoir bénéficier de véhicules.

Quid des autres clients ?

Aujourd’hui, il reste deux composantes pour pouvoir se mettre dans une situation dynamique. Il faudra ajouter le partenaire financier et le concessionnaire pour nous fournir des véhicules. Après, nous verrons tout ce qu’il y a comme régulateur, pour pouvoir réguler l’activité. A ce sujet, vous le savez, le régulateur a déjà fait sa part, pour que l’activité soit conforme à toutes les dispositions réglementaires en vigueur. Ce qui permet aujourd’hui à YANGO d’exercer en tout tranquillité.

Aujourd’hui, ACEP a pour ambition de renforcer le parc automobile des partenaires de YANGO. Je pense que le financement est très important, mais à lui-seul ne suffit pas. Ce qui est important de faire, c’est que les entreprises, quel que soit le secteur d’activité dans lequel elles exercent, créent des conditions en nouant des partenariats pour pouvoir sécuriser les activités de leurs partenaires.

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C’est exactement ce qu’a fait YANGO. Et ACEP Cameroun s’inscrit largement dans cette dynamique-là. Nous allons apporter des financements pour que ces entreprises puissent acquérir des véhicules, des motos…. Nous sommes certains que ces entreprises se serviront aussi de la technologie sécurisée de YANGO pour pouvoir sécuriser leurs activités. Tout à l’heure, on a parlé de partenariat gagnant-gagnant, ce n’est plus à définir. Nous allons travailler sur un partenariat plutôt à long terme. Se fixer des objectifs, et surtout, je vous le dis, résoudre les soucis de transport dans les villes de Yaoundé et Douala.

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