Ils n’ont pas attendu longtemps avant de se réunir pour convenir des mesures à prendre pour amortir les effets de la hausse du carburant à la pompe appliquée depuis le 1er février 2023 dernier. Dès le 02, huit syndicats réunis au sein des « Syndicats nationaux des transports routiers du Cameroun » ont rédigé une correspondance au Premier Ministre. Avec en objet : la « position des syndicats des transports routiers relative aux mesures d’accompagnements suite à l’augmentation du prix des carburants à la pompe ».
Pour le transport urbain par taxi, ils « exigent » une hausse de 50 FCFA sur le tarif en vigueur. Il passerait alors de 250 FCFA à 300 FCFA. Et une hausse de 100 FCFA sur le tarif de nuit, qui passera alors de 300 FCFA à 400 FCFA. S’agissant des courses, ils exigent que désormais le prix soit arrêté « au gré à gré » entre le client et le taximan. Il était fixé à 2 500 FCFA pour le dépôt et 3 000 FCFA pour la course.
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Sur le transport interurbain, les syndicats exigent une harmonisation des tarifs à 16 FCFA le kilomètre. Sur cette base, le tarif minimal du transport entre Douala et Yaoundé sera de 4 800 FCFA. Ceci devrait également amener à une hausse des prix sur les lignes Yaoundé-Ebolowa, Yaoundé-Bertoua, Yaoundé-Ngaoundéré, etc.
Mesures administratives
Dans leur correspondance, les syndicats des transports routiers ne s’attaquent pas seulement à la question centrale des mesures destinées à l’amortissement des coûts des carburants à la pompe. Ils ramènent aussi plusieurs dossiers déposés sur la table du gouvernement, mais non solutionnés jusqu’à ce jour.
C’est le cas des tracasseries routières des Forces de Maintien de l’ordre, des agents municipaux et des agents du Ministère des Transports. Selon les syndicats, le gouvernement devrait, une fois pour toutes, trouver une solution durable à ce fléau. Ils à ce sujet la « réduction maximale des barrières de contrôles routiers (Police, Gendarmerie, Ministère des Transports, Douanes) à travers tout le territoire national ».
Police d’assurances
Comme autre mesure, lesdits syndicats exigent la baisse « immédiate » des tarifs d’assurances et la réduction de la périodicité de paiement des primes d’assurances dans les transports routiers à un mois. Pour rappel, à ce jour, la prime d’assurance minimale est de trois mois.
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Toujours au sujet des assurances, les syndicats des transports routiers exigent qu’elles soient détachées du paiement de la vignette automobile. Cette mesure prise par l’ex-Directeur Général des Impôts, avait pour but d’optimiser les recettes fiscales issues de cette ligne. A la suite de la découverte de plusieurs cas de détournement au sein des sous-préfectures, jadis chargée de la collecte des recettes issues des vignettes automobiles.
D’ailleurs, sur la question de la fiscalité, les syndicats demandent au Premier Ministre la suppression « immédiate » des nouvelles taxes fiscales sur tous les titres de transports pour les professionnels du secteur.
Dialogue
La décision du gouvernement de procéder à un ajustement des prix du carburant à la pompe « sans débat contradictoire avec les syndicats des transports routiers » amène ces derniers exiger une réactivation des cadres de concertation créés, mais jetés aux oubliettes. Il s’agit des cadres existants avec la CSPH, la SCDP, la SONARA, le Fonds Routier, le CONAROUTE, la commission tripartite des assurances TPV, le Comité national de lutte contre les produits pétroliers frelatés, et le Comité national de lutte contre le transport routier clandestin.
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Dans leur correspondance, les syndicats signataires ne donnent aucune date butoir pour la mise en application de leurs exigences. Ils proposent à ce sujet qu’une rencontre soit organisée avec le gouvernement. Cependant, menacent-ils, en cas de silence du gouvernement, « nous nous réservons le droit d’engager toute action reconnue au syndicat et susceptible de nous faire entendre ».