Alors qu’elle vient à peine d’être mise en service, la section rase campagne de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen (10,8 km) perd déjà certaines composantes. Ici, des cambrioleurs visiblement insensibles au développement, semblent avoir trouvé des métaux utiles pour leurs travaux de construction, ou tout simplement pour la vente dans les marchés noirs de la capitale.
Selon l’entreprise China Communications Construction Compagny (CCCC), entre octobre 2023 et février 2024, des coups de vol de plus de 1341 mètres de câble basse tension et de 15 boîtiers des candélabres ont été enregistrés.
Au cours de la même période, il a été également relevé l’ouverture forcée du poste de transformation T3 de Meyo et en fin février au niveau de PK 9+100, deux panneaux solaires du système de vidéosurveillance ont été volés et des câbles sectionnés. Aucune estimation financière n’a été donnée sur les pertes causées par ces actes de cambriolage.
Le gouvernement
Une situation surprenante, lorsqu’on sait que sur cette première section de l’autoroute censée relier l’aéroport de Nsimalen à la ville de Yaoundé, trois postes de police ont été construits. Et près de 62 caméras « de hautes qualités » installées, avec un centre de vidéosurveillance rétrocédé aux forces du maintien de l’ordre.
20 mars. Célestine KETCHA COURTES, Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU) a effectué une descente sur le terrain. La membre du gouvernement était notamment accompagnée de représentants du Délégué Général à Sureté Nationale (DGSN), du Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) chargé de la gendarmerie.
De cette descente, on apprend notamment que la prolifération des actes de cambriolage sur cette infrastructure est due à l’insuffisance des mesures de sécurité . Malgré le travail abattu sur le terrain, les Forces de maintien de l’ordre rencontrent « des difficultés ». Celles-ci ont d’ailleurs été « soulevées par eux lors de leur rapport de la situation sur le terrain », renseigne une source, sans donner plus de détails.
Au Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain, qui assure la Maîtrise d’Ouvrage de cette infrastructure, on assure que « des instructions ont été données pour identifier les mesures à mettre en œuvre dans les plus brefs délais ».
« Notamment que la MAETUR (Mission d’aménagement et d’Equipement des terrains urbains et ruraux Ndlr.) réinstalle les gardiens sur les sites en même temps qu’elle entreprend la remise en état de certains équipements. Que les forces de maintien de l’ordre occupent effectivement et ceci de façon permanente les postes sans oublier de renforcer les patrouilles mobiles. Une mise au point sur les accès encore ouverts sur l’autoroute sans oublier le lancement des travaux des voies secondaires jouxtant l’autoroute », répond-on au MINHDU.
Financée à hauteur de 200 milliards de FCFA (le budget initial était de 154 milliards de FCFA), la section rase campagne de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen a souvent fait l’objet d’actes d’insécurité. Avant le vol des infrastructures, ce sont les usagers qui étaient la cible de cambrioleurs. Ajouté à cela, la circulation en toute violation du code de la route (sens interdit, etc.) souvent à l’origine d’accidents de la circulation.
C’est cette multiplication d’actes d’insécurité qui avait amené le gouvernement à installer des caméras de vidéosurveillance, et à créer une sorte de police de l’autoroute. La prise pour cible de ces infrastructures de sécurité par les cambrioleurs montre que les mesures prises n’ont pas porté la promesse des fleurs.
