Tous les candidats au voyage par voie aérienne le savent. Pour obtenir un visa auprès d’une représentation diplomatique, il faut avoir dans son dossier, l’incontournable…assurance voyage. Chez les voyageurs du HADJ 2018, cette pièce n’est pas incluse dans les documents obligatoires exigés par la Commission nationale du Hadj. Une exception, cette année, est à nouveau été accordée à 2 500 pèlerins camerounais. Malgré l’institution d’une assurance islamique spécialement moulée pour les musulmans. Pourquoi les voyageurs du Hadj boudent-ils l’assurance islamique ?
Dans une interview publiée dans son édition N°070, l’hebdomadaire gouvernemental CBT, Sobe, le Directeur général de Forever Insurance Sarl, un agent de Beneficial General Insurance S.A. explique que cette assurance islamique « couvre selon les cas l’annulation du voyage, l’assistance médicale sur place, la perte des bagages ou encore le rapatriement du corps en cas de décès…mais les musulmans ne manifestent pas un engouement pour l’assurance en général et pour l’assurance islamique en particulier ».
L’autre raison de cette boude de l’assurance islamique est liée aux préjugés, et à l’offre qui est indisponible sur le marché camerounais. Afriland propose des produits de la finance islamique, mais l’assurance islmamique ne fait pas partie du package, affirme CBT. Pour la banque c’est un investissement à risque eu égard au manque d’intérêt des fidèles musulmans pour ce produit qu’ils considèrent comme une spéculation et une quête de bénéfices.
Pourtant, cette assurance représente un marché important. Selon Sobe, ce marché pourrait représenter autour de 2 milliards de FCFA par an. « Si par exemple, on a 2 000 pèlerins et que chacun verse 50 000 F, c’est un grand pactole. D’autant plus qu’on va à la Mecque deux fois par an », spécule-t-il.
Si le marché camerounais peine à démarrer, un rapport publié par Dubai Centre for islamic banking and Finance (DCIBF), et cité par le journal estime le marché mondial de l’assurance islmamique à 23,2 milliards de dollars. Les prévisions tablent sur un chiffre d’affaires de 29 672 milliards de FCFA d’ici 2020.
Cette année, la Commission nationale du Hadj a annoncé avoir enregistré 2 500 candidats au pèlerinage. Chacun des pèlerins a déboursé 2,2 millions de FCFA pour accomplir le Hadj à la Mecque. Cette enveloppe englobe les frais de transport (856 000), le logement (487 000), les services supplémentaires (92 985), et le service Moassassa (265 900).