Louis Paul Motaze : les Douanes ont un rôle à jouer contre l’insécurité transfrontalière, et l’optimisation des recettes douanières

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Crédit Photo New African

Accueillir le gotha des douaniers du monde à Yaoundé, pour établir la feuille de route des administrations douanières pour les quatre prochaines années. Il y a là, certainement, une grande valeur diplomatique, et politique. Mais au-delà de faire de Yaoundé le cœur de l’OMD (le temps d’une semaine), le Cameroun compte capitaliser…sur le plan économique. Dans un contexte marqué par la mise en œuvre des programmes conclus avec le Fonds monétaire international, par l’insécurité frontalière due à l’existence de crises socio-politiques, et par la sécheresse des caisses publiques, les administrations douanières d’Afrique centrale et Occidentale apparaissent comme les derniers ramparts. Un seul exemple. Au Cameroun le gouvernement prévoit de collecter des recettes douanières d’environ 800 milliards de FCFA (Loi de Finances 2018). Ce qui représente environ 20% du budget de l’Etat, établi à 4513,5 milliards de FCFA. Au cours du premier semestre de l’exercice budgétaire en cours, l’administration dirigée par Fongod Edwin Nuvaga a annoncé avoir collecté des recettes (base caisse) de 362 milliards de FCFA. Des chiffres rendus publics au début du mois d’octobre, il ressort que la DGD devrait remplir ses objectifs, si elle réussit à collecter 261,619 milliards de FCFA. En ouvrant les travaux de la réunion de la région Afrique occidentale et centrale sur le Plan stratégique triennal 2019-2022 de l’Organisation mondiale des Douanes, Louis Paul Motaze, le ministre camerounais des Finances, n’a pas manqué l’occasion de rappeler les espoirs portés par les Etats sur ces administrations devenues stratégiques. Dans ce document, bougna.net vous propose quelques morceaux choisis de son allocution.

 

Le double événement que Yaoundé accueille toute cette semaine se déroule dans un contexte économique régional marqué par la conclusion de programmes économiques et financiers entre le FMI et de nombreux pays en vue de la stabilisation des finances publiques et la consolidation de la croissance économique.

Pour le Cameroun, et sans doute pour d’autres pays de la Région, la mise en œuvre efficace et efficiente de ces programmes conclus avec le FMI, exige de satisfaire à certains engagements relatifs à l’optimisation du recouvrement des recettes douanières.

Par ailleurs, le contexte régional et même continental est aussi marqué par la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui fera l’objet de vos échanges au cours des présents travaux. Point n’est besoin de m’étendre longuement sur l’importance d’un tel sujet pour les Chefs d’Etats et de Gouvernement africains. Point n’est également besoin de vous dire quel rôle majeur les Douanes sont appelées à jouer dans le cadre de grand projet continental. Vous êtes conscients de vos responsabilités et des attentes des Gouvernements, sachez en être dignes.

Enfin, le troisième facteur qui marque le contexte de vos travaux est celui de l’insécurité transfrontalière avec pour corollaire le trafic illicite de divers produits dont les gains qui en sont issus alimentent de nombreux réseaux criminels qui œuvrent à la déstabilisation des pays de la Région. En raison du positionnement stratégique des douanes aux frontières, il est de leur devoir et de leur responsabilité de combattre vigoureusement ces fléaux.

Comme vous pouvez le constater, la réponse à ces défis de notre environnement que je viens de souligner, exige que les Administrations des Douanes s’engagent résolument dans la modernisation et l’ajustement de leurs méthodes d’intervention. Ce qui passe obligatoirement par la planification stratégique et le renforcement des capacités. D’où, toute l’importance des présents travaux de Yaoundé dont nous en attendons beaucoup d’avancées concrètes dans les années à venir.

La réponse aux défis de l’heure passe également par le partage d’expérience. Très souvent nous allons chercher très loin ce que nous pourrions trouver chez le voisin. Pour cette raison, je vous exhorte à aller au-delà de vos rencontres traditionnelles pour donner vie et sens à un vrai réseau d’experts régionaux résolument engagés dans le partage des bonnes pratiques professionnelles de manière à faire bouger les lignes au sein des administrations douanières.

Tout en vous souhaitant une fois de plus une chaleureuse bienvenue à Yaoundé, la ville aux sept collines, capitale politique du Cameroun, l’Afrique en miniature, je déclare ouverts les travaux de la réunion de la Région Afrique occidentale et centrale sur le plan stratégique triennal de l’Organisation Mondiale des Douanes.

 

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