L’Institut National de la statistique (INS) a rendu public son « Evaluation des effets socioéconomiques du coronavirus (covid-19) au Cameroun ». Une étude commandée par le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’aménagement du Territoire (MINEPAT) et le Ministère des Finances (MINFI) réalisée en 15 jours (entre le 26 avril et le 10 mai 2020).
De cette étude, il ressort que 81% des ménages déclarent n’avoir pas eu de difficultés à avoir accès aux services de transport en commun. Contre 39,5% qui disent avoir eu de la peine à se déplacer via ces moyens de transport. Et 5,9% des ménages qui ont déclaré ne pas être concernés par les transports en commun.
Bien qu’ils n’aient pas eu de difficulté (pour la plupart) à avoir accès aux moyens de transport en commun, 81% des ménages ayant participé à l’enquête de l’INS souhaitent la baisse des prix des produits pétroliers pendant la période de crise.
Une demande qui tombera dans les oreilles de sourds. Interrogé sur le prix des carburants à la pompe par le Poste National de la CRTV le 31 mai dernier, Gasto Eloundou Essomba, Ministre de l’Eau et de l’Energie (MINEE), a déclaré que la baisse des prix n’est pas à l’ordre du jour.
« Les cours à l’international étant extrêmement volatiles, ce serait difficile pour l’État de procéder à une baisse des prix à la pompe de manière hâtive. À la matière, la prudence est conseillée. En effet, dans notre système de fixation de prix à la pompe, il faudrait être sûr que la tendance baissière du prix du baril de Brent s’inscrit dans la durée », avait-il expliqué.
Manque d’argent
Pour comprendre cette demande des ménages, il faut observer d’autres données. Par exemple, dans son rapport, l’Institut National de la Statistique note que la crise a considérablement appauvri les ménages.
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« 62,7% déclarent connaitre une dégradation de leur niveau de vie. Par ailleurs, bien que la grande majorité des personnes enquêtées n’ait pas perdu leur emploi, l’on relève tout de même, qu’ils connaissent dans l’ensemble un ralentissement de leur activité (74%) et une baisse de leur revenu (65%) », a notamment pu lire bougna.net dans le document transmis par l’INS.
Face à ces difficultés financières, le rapport dévoile une hausse du nombre de ménages qui « sollicitent ou ressentent la nécessité de recourir à l’assistance des tiers. Ce phénomène touchant un peu plus les femmes (29%) que les hommes (26%) ».
D’ailleurs, conclut l’INS sur le besoin d’argent, 74,2% des ménages ayant participé à l’enquête souhaitent voir le gouvernement « aider les ménages les plus pauvres en leur donnant un peu d’argent pour vivre ».
Manque d’argent ou peur d’être infectés par le Coronavirus, 92,5% des ménages ont déclaré avoir restreint ou limité leurs sorties. D’autres données fournies par l’INS montrent que 58% ont tout simplement reporté ou annulé leurs voyages. « Soit 54% pour les femmes et 62% pour les hommes », précise le rapport.
Pour rappel, l’enquête ménages a porté sur une population active (occupée ou en chômage) âgée de 15 ans ou plus qui répondent pour leur compte et au nom des ménages où ils résident. 1310 personnes ont été enquêtées dont 1208 actifs occupés et 102 chômeurs ou à la recherche d’un emploi. Ceux-ci sont à 57,3% de sexe masculin et majoritairement présent en milieu rural (51%), suivi du milieu urbain (41,5%) et du semi-urbain (7,5%).
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