Au BIT, le GTTC se plaint du mauvais état des routes, et plaide pour un allègement des mesures fiscales sur les transporteurs

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Camion transportant des marchandises embourbé du fait du mauvais état des routes au Cameroun

Réduire la pression fiscale qui pèse sur le secteur des Transports, et accorder des subventions aux organisations Patronales par l’état. C’est le contenu d’un plaidoyer porté par le Groupement des Transporteurs Terrestres du Cameroun (GTTC) au cours d’une rencontre à huis clos tenue ce 13 mai entre le patronat camerounais et le Directeur Général du Bureau International du Travail (BIT).

La rencontre tenue sur invitation du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale (Mintss), avait pour buts de s’enquérir de la situation du secteur productif au Cameroun suite au COVID 19 et aux conséquences de la guerre Ukraine ; d’évaluer le développement du secteur des services au Cameroun ; de faire le point de la situation du travail dans le territoire de Gaza et l’évolution des compétences locales dans le secteur de l’intelligence artificielle et de l’économie numérique.

Prenant la parole, Ibrahima YAYA, président du GTTC, a présenté les difficultés du secteur des transports suite aux différentes hausses des prix des carburants à la pompe. Il a par exemple mis un point d’orgue au manque des infrastructures routières qui plombent les activités de transport. Ibrahima YAYA s’est également appesanti sur la charge d’exploitation du secteur des transports qui a explosé ces dernières années. « Le seul volet du carburant absorbe 50% de la charge d’exploitation d’un Camion ou d’un bus. Sans oublier la pression fiscale », a-t-il déclaré.

Mauvais état des routes

Le mauvais état des infrastructures routières est un sujet qui défraie la chronique depuis le début de cette année. Selon les données officielles, sur les 121 873,93 km de routes que compte le Cameroun, près de 90% des routes sont en terre.

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Toujours selon les données officielles, 58,86% des routes sont en bon ou moyen état de circulation et 41,14% en mauvais état. Mais ces données générales ne permettent pas d’avoir la pleine mesure de l’état du réseau routier au Cameroun.

Pour mesurer la qualité des infrastructures routières, il faut faire une analyse en fonction du type d’infrastructures. D’après les données officielles, 38,95% des routes nationales sont en terre. Au niveau des routes régionales, le ratio monte à 90%. Sur les routes communales, la part des routes en terre atteint 97,41%.

Etat du réseau routier au Cameroun

Principaux usagers et payeurs de la route, les transporteurs attirent régulièrement l’attention du gouvernement sur la mauvaise qualité des tronçons routiers les plus importants. La route Nationale N°3, qui relie Yaoundé à Douala est en mauvais état. La route Nationale N°1, notamment entre Ngaoundéré et Kousséri (qui traverse la tristement célèbre route Mora-Dabanga-Kousséri) est impraticable. La route Edéa-Kribi, unique voie d’accès au port de Kribi (malgré la mise en service de l’autoroute Kribi-Lolabé) est parsemée de nids de poules. D’autres infrastructures routières, à l’instar des routes Ebolowa-Akom2-Kribi et Douala-Bonépoupa, Batouri-Yokadouma-Moloundou et Olounou-Oveng peinent à trouver du bitume.

Le gouvernement…

Côté gouvernement, on brandit des grandes avancées. Fin janvier dernier, clôturant les travaux de la conférence semestrielle du Ministère des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi avait souhaité relativiser. « Les axes routiers que vous citez sont des axes qui, par leur persistance, noient les efforts faits par le gouvernement. On a l’impression, avec ce que renvoient ces images, que l’état du réseau routier est mauvais. Alors que tel n’est pas le cas », avait-il réagi.

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Une sortie en totale contradiction avec ses déclarations, quelques jours plus tôt (en décembre 2023) lors de son passage devant les députés pour la présentation de son projet de performance. « L’année 2023 a connu un effondrement du réseau routier », avait-il déclaré.

Avant d’évoquer deux raisons susceptibles d’expliquer cette situation. « Ces axes routiers, pour la plupart, ont accompli leur durée de vie (au moins 15 ans). Les conséquences des changements climatiques avec l’abondance des pluies. Celles-ci ont trouvé des ouvrages d’assainissement ou de drainage au dimensionnement insuffisant pour collecter et évacuer ces eaux de précipitations. D’où leur non fonctionnalité. Les eaux non évacuées par les capteurs s’infiltrent de plus en plus sous les chaussées et les détruisent », avait-il conclu.

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