Cameroun-Projet de Loi de Finances 2021 : Comprendre la hausse spectaculaire de 77,6% du budget du Ministère des Transports

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Opération d'enlèvement des épaves sur les routes octobre 2020. Crédit Photo: Ministère des Transports

Il y avait assurément quelque chose de nouveau lors du deuxième passage de Jean Ernest Masséna Ngalle BIBEHE (Ministre des Transports) devant la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée Nationale. La première nouveauté est en rapport avec le lieu. Pour des raisons de travaux, les travaux de cette session budgétaire ont été délocalisés au Palais des Congrès. La deuxième, et peut-être la plus remarquable, est d’ordre financier. Le Ministère des Transports, privé de 60% de son budget en 2020 (pour financer la lutte contre la COID-19), voit son enveloppe augmenter de 77,6%. Il passe de 10,713 milliards de FCFA (budget révisé exercice 2020) à 47, 944 milliards de FCFA pour l’exercice à venir.

Evolution du budget du Ministère des Transports au cours du triennat 2019-2021

Cette augmentation offre du coup à Ngalle BIBEHE un spectre plus large d’interventions. La première devrait porter sur le développement et à la réhabilitation des infrastructures de transports. « Dans le secteur maritime, la priorité sera accordée à la poursuite de l’exécution du projet de construction du port en eau profonde de Kribi, du projet d’alimentation en eau potable du PAK, et de la préparation des projets d’alimentation en énergie électrique du PAK, ainsi qu’à l’aménagement d’une zone économique au PAK », a notamment annoncé le Ministre des Transports lors de son passage à l’Assemblée Nationale.

C’est donc grâce au Port Autonome de Kribi que cette enveloppe budgétaire atteint une progression aussi spectaculaire. La place portuaire dirigée par Patrice MELOM prévoit environ 40 milliards de FCFA (FINEX) pour financer le projet d’extension du port (phase2) et le projet d’alimentation en eau potable du port. Pour rappel, la phase 2 consiste à étendre l’infrastructure actuelle. Rajouter 700 mètres de quai, 30 ha de terres pleins, de nombreux équipements de manutention, allonger la digue de protection d’eau moins 600metres de long.

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Ports

Mais le Port Autonome de Kribi ne captera pas toute l’attention du MinT. Il est prévu, pour 2020, la finalisation de l’actualisation des études de faisabilité du projet de construction du port en eau profonde de Limbe ; le renforcement des capacités de certains sous quartiers et circonscriptions maritimes par l’acquisition des moteurs hors bords et des embarcations ; la construction des magasins de stockage de marchandises dans la zone du Port Autonome de Kribi ; et l’ouverture de la ligne de cabotage entre les ports de Kribi et de Douala.

Dans le secteur aérien, une grande attention devrait être accordée à la mise en œuvre du Plan de Restructuration de la Camair-Co. Boostée en cela par les négociations engagées avec les Emirats Arabes Unis.

Camair-Co

Toujours dans le secteur aérien, la société Aéroports du Cameroun (ADC) prévoit des travaux de réparation de la piste d’atterrissage de l’Aéroport International de Garoua, ainsi que les travaux de reconfiguration et de rénovation du terminal passagers de l’Aéroport International de Douala.

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Le secteur ferroviaire quant à lui « devrait connaître une évolution favorable au cours de l’exercice 2021 », promet Ngalle BIBEHE. Avec le démarrage du projet d’amélioration de la performance du corridor rail route Douala-Ndjamena, le démarrage de l’étude de faisabilité de la construction de la ligne de chemin de fer reliant Ngaoundéré et Ndjamena, ainsi que l’exécution du projet de renouvellement de la section de chemin de fer Belabo-Ngaoundéré.

Enfin, dans le secteur routier, le Ministère des Transports compte accentuer les actions relatives à la prévention et la sécurité routière afin de réduire considérablement le nombre de morts sur nos routes. Il est envisagé l’élaboration d’un programme spécifique dédié à la gestion de la route et la sécurité routière. « En cohérence avec les normes internationales en la matière, ce programme sera articulé autour de cinq piliers, à savoir : la gestion de la route ; les infrastructures routières ; la modernisation du parc automobile ; la formation et la sensibilisation ; et la prise en charge médicale des accidentés », conclut le Ministre des Transports.

Frégist Bertrand TCHOUTA

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