FOLI EDEM Claude Jibidar (PAM TCHAD) « Le Terminal à conteneurs du Port de Kribi pourrait vraiment faciliter le transfert de nos vivres »

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FOLI EDEM Claude Jibidar PAM. Représentant du PAM au TCHAD

Représentant du Programme Alimentaire Mondial (PAM) au Tchad, il a récemment conduit une visite de prospection au Port Autonome de Kribi. Dans cette interview accordée à votre journal, le diplomate fait le bilan de cette visite de travail. Et montre les perspectives d’un futur partenariat entre cette organisation humanitaire et la place portuaire.

Vous êtes à la tête d’une délégation du Programme Alimentaire Mondiale du Tchad au Port Autonome de Kribi. Pour toucher du doigt les offres que propose cette nouvelle place portuaire. Qu’est-ce qui justifie cet intérêt ?

Le Cameroun représente le point d’entrée de beaucoup de vivres que le PAM achète à l’international et qui sont ensuite acheminées vers le Tchad. Le Tchad qui, comme vous le savez, est un pays enclavé. Le Port camerounais de Douala, et maintenant le Port de Kribi présentent de gros potentiels en ce qui concerne l’acheminement de nos produits vers le Tchad. C’est dans ce cadre-là que je suis venu au Port de Kribi que je n’avais pas encore visité. Un port que nous commençons à utiliser, et qui présente un gros potentiel.

Quel rôle stratégique peut jouer le Port de Kribi dans vos activités humanitaires ?

Au Tchad, nous avons un moment de l’année où nous devons prépositionner de la nourriture pour pouvoir assister les populations nécessiteuses pendant une période bien déterminée. Elle va du mois de juin au mois d’octobre.

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Les vives que nous allons utiliser pendant cette période sont des vives qui doivent déjà être sur le terrain au Tchad avant le mois de juin. Et c’est là que le rôle des ports camerounais peut être important. Notamment dans la facilitation de l’acheminement des vives vers le Tchad, en l’occurrence Ndjamena, et ensuite de Ndjamena vers l’hinterland.

Ce que nous avons vu au Port de Kribi présente un gros potentiel. Je le regarde dans la perspective du PAM. Mais aussi dans la perspective du développement économique et des échanges pour les pays de la région, et les pays enclavés. Pour moi, c’est vraiment une très bonne initiative.

Le Terminal à conteneurs pourrait vraiment faciliter le transfert de nos vivres. On continuera à utiliser le port de Douala, c’est sûr. Mais on a aujourd’hui deux portes d’entrée pour acheminer nos produits vers le Tchad. Je parle pour le Tchad, mais mon collègue de la Centrafrique fait aussi face au même problème. Il a aussi besoin que des vivres soient acheminés.

Vous avez timidement débuté certaines opérations d’importation de vos denrées par Kribi. Quelles sont vos impressions par rapport à la qualité du service offert ?

Nous avons fait des essais pour voir comment cela pouvait fonctionner. C’est sûr, ça a bien marché. Ça a même relativement bien marché. Il faut maintenant bien sûr, consolider, au-delà du port, toute la facilitation. Particulièrement les infrastructures routières, ferroviaires, pour que l’acheminement à partir du port soit aussi facile, aussi aisé que la manutention et tout le travail qui est fait au sein du port.

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Les dessertes restent donc, selon vous, le talon d’Achille de cette place portuaire ?

Le PAM est une agence humanitaire. Tout ce que nous faisons ne pourra être vraiment efficace que si dans tout ce qui est mis en place, une facilitation soit accordée à l’ensemble de ces vivres. Et là, c’est un appel que nous lançons à toutes les autorités camerounaises. Ce ne sont pas des vivres qui sont destinées à la vente dans les marchés. Ce sont des vivres qui sont amenées pour sauver des vies. Ça veut dire que nous tous, y compris le gouvernement camerounais, les autorités du port, tous nos partenaires, nous demandons à tout le monde de prendre le chapeau humanitaire et de comprendre que l’efficacité de ce qui pourrait être fait non seulement avec le port, avant le port, au port et après le port, tout cela contribuera à une réponse humanitaire efficace. Au bénéfice des camerounais, des tchadiens, des centrafricains, et bien sûr au bénéfice de tous les commerciaux qui vont aider à développer des économies de ces pays.

Je suis heureux de savoir que tout le monde est conscient de cela. C’est vrai que les coûts sont importants. Mais il n’y a pas que les coûts. Les facilités d’enlèvement, les facilités de procédures peuvent faire que les vivres arrivent à temps. Vous savez qu’au Tchad, quand les pluies commencent, beaucoup de routes sont inaccessibles. Donc si nous prenons du retard, nous allons avoir des vivres qui ne seront pas utilisées pour sauver des vies.

Propos retranscrits par Frégist Bertrand TCHOUTA

 

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