« Nous ne pouvons plus supporter et demandons l’approvisionnement immédiat en carburant de toutes les stations-services ». Ce mot d’indignation, qui sonne comme un ultime avertissement, est adressé par les syndicats nationaux des chauffeurs professionnels du Cameroun au Ministre du Commerce.
La correspondance enregistrée dans les services courrier de diverses autres administrations publiques est sans équivoque sur la situation actuelle que doivent endurer les chauffeurs professionnels.
« Vous nous avez affirmé lors de la concertation du 23 mars 2022 au Ministère des Transports que les professionnels des transports n’avaient pas d’inquiétudes à se faire pour ce qui est de l’approvisionnement national en produits pétroliers, relativement aux perturbations internationales ambiantes », rappellent les six signataires.
Mais, constatent-ils, « deux mois après, nos camarades sont asphyxiés par une pénurie inexplicable des carburants à la pompe ». Restant sur les constats, les syndicats signataires se disent « surpris que malgré le communiqué de presse du Ministre de l’Eau et de l’Energie promettant l’amélioration de la situation, les pompes à carburant restent sèches jusqu’à ce jour ».
Difficultés à travailler, crainte pour le quotidien de leurs familles, les syndicats nationaux des chauffeurs professionnels du Cameroun ne passent pas par quatre chemins pour montrer leur exaspération.
Surtout qu’en plu de cette pénurie de carburant qui « empêche aux camarades de travailler », les transporteurs accusent le gouvernement de laxisme devant certaines pratiques jugées illégales. A l’instar du transport clandestin, de la concurrence déloyale.
Et dans un contexte de crise marqué par la flambée des prix des huiles de vidange et accessoires automobiles, la dégradation des chaussées. « On se demande si nous seront capables d’envoyer nos enfants à l’école la rentrée prochaine », s’interrogent-ils.
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En effet, dans un communiqué de presse rendu public ce 11 juillet, Gaston Eloundou Essomba, le Ministre de l’Eau et de l’Energie (MINEE) annonçait la disponibilité « dans les eaux camerounaises de 28 000 mètre cubes de Super, 22 000 mètres cubes de Gasoil, et 12 500 mètres cubes de Jet A1 dans nos eaux ». Soit un total de 62 500 mètres cube de carburant.
11 jours après, les tensions restent persistantes dans les stations-services de tout le pays. Dans un post largement relayé sur les réseaux sociaux ce mercredi après-midi, le Zéphirin Koloko, connu pour être proche du MINEE, tente d’apporter une explication à la situation.
« Pour décharger un navire de 10 000 m3, les opérations prennent au moins 30 heures soit deux jours avec les contraintes de marées. En moyenne, on décharge 12 navires par mois et donc 3 navires par semaine. Un navire de Gasoil de 10 000, c’est environ 3 jours de consommation. Donc il faut un peu de temps pour remettre les produits dans tous les coins du Cameroun », calcule-t-il.
Avant de conclure que « Les produits déchargés sont progressivement mis à la consommation. Les wagons de super qui devaient arriver au petit matin ce jour à Yaoundé sont encore en chemin en raison des difficultés rencontrées par la Camrail. D’où la pénurie observée ces derniers jours ».
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