L’Égypte est « prête »! Soulignait ainsi Son Excellence Sameh Shoukry, Ministre égyptien des Affaires étrangères, par ailleurs président désigné de la COP27. C’était le 26 octobre dernier. «Nous allons planter le décor dans lequel nous espérons que tous les acteurs étatiques et non étatiques se réuniront dans un état d’esprit collaboratif et constructif pour mener à bien l’action climatique. Je suis convaincu que la communauté internationale se montrera à la hauteur de l’occasion et assurera une COP27 réussie et percutante. Nous continuerons d’exhorter la communauté internationale à prendre les décisions transformatrices nécessaires pour répondre à la gravité de l’urgence climatique que nous vivons», a t-il ajouté. Le ton est donc donné.
Pour cette vingt septième édition de la conférence des parties sur les changements climatiques qui s’ouvre ce jour à Charm El-Cheikh en Égypte, le pays du Président Abdel Fattah Al-Sissi compte accueillir plus de 40 000 participants: 100 chefs d’État et de gouvernement, des dizaines de milliers de délégués, des membres de la société civile, les médias et toutes les autres entités concernées. Ça sera donc l’un des plus grands nombres de participants à la conférence mondiale annuelle sur le climat. Durant douze jours, ils prendront part à diverses activités parmi lesquelles la résilience urbaine durable pour la prochaine génération.
Transport durable et Afrique
C’est connu, le secteur des transports représente environ 23% des émissions de CO2 liées à l’énergie. Pas étonnant qu’il soit s’inscrit parmi les priorités de la COP 27. Et ça ne sera pas la premiere fois non plus que le transport occupe une place de choix dans les conférences internationales. L’on se souvient en novembre 2019 en Pologne, le Secrétaire exécutif adjoint de l’ONU sur le changement climatique, Ovais Sarmad, attirait déjà l’attention : « Nous avons un besoin urgent de systèmes de transport durables et propres. La bonne nouvelle, c’est que la perspective est prometteuse, car l’innovation et les progrès technologiques des dernières décennies ont conduit à des avancées significatives en matière d’e-mobilité ». C’était lors du forum mondial sur la mobilité électrique à Varsovie.
Entre temps à Dakar au Senegal, les acteurs africains pour le climat se sont réunis en octobre dernier. Il en ressort que malgré ses 1,3 milliards d’habitants (âge moyen légèrement inférieur à 20 ans), la consommation d’énergie par habitant est très faible. L’Afrique souffre donc d’un réchauffement climatique dont elle ne porte pas la responsabilité. En revanche, au cours des 10 dernières années, la demande totale d’énergie primaire sur le continent a augmenté d’un tiers. Le transport est l’un des principaux secteurs responsables de cette croissance car la demande de carburants de transport a augmenté de près de 50 % entre 2010 et 2020. Sur la base des trajectoires et des politiques actuelles, la consommation d’énergie des transports sur le continent devrait encore augmenter de deux tiers. d’ici à 2040.
« Une grande partie de cette croissance est tirée par la demande toujours croissante de mobilité – des personnes se rendant au travail dans des métropoles animées, telles que Nairobi, Lagos et Dakar, ou des agriculteurs apportant leur récolte au marché. Les systèmes de transport public jouent un rôle énorme pour la mobilité sur le continent, puisque la possession de véhicules privés est inférieure à un dixième par rapport au Nord Global. Les systèmes informels de « transport adapté » basés sur les motos-taxis, les tuktuks (trois roues), les voitures et les minibus (ou matatus, dalla-dallas et gbakas comme on les appelle souvent dans différentes villes africaines) couvrent de loin la plus grande part du transport de passagers. » Peut-on lire dans un rapport du Programme Environnement des Nations Unies. Il est clair que durant cette COP sur le continent africain, les participants des 52 pays d’ Afrique doivent concretiser et synchroniser les actions dans des systèmes de transport public formalisés, la mobilité électrique et le bio-carburant pour ne citer que ceux-là.
Larisse TOGNA