En lisant la presse anglophone hier, j’ai appris que le gouvernement a relancé le projet du port en eau profonde de Limbé.
Un tour sur Google m’a permis de constater que le dernier décret annonçait le démarrage des activités en 2017, en s’appuyant sur la production du ciment, l’agriculture et les marchandises en transit pour le Nigeria.
Sauf que par rapport à 2017, le Nigeria construit à 1 heure de Limbe, le plus grand port d’Afrique de L’Ouest a Bakassi. La Guinée Equatoriale a achevé le port de Malabo à 1 heure de navigation de Limbe. La concurrence s’annonce rude et Limbe pour l’instant n’est qu’un projet.
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Comment éviter de faire du port de Limbe un autre éléphant blanc comme le port de Kribi?
D’abord réhabiliter le chantier naval et industriel et relancer le projet du yard pétrolier de Limbe. Ce projet ainsi que les activités induites va asseoir une base industrielle au port de Limbe, donc générer de l’activité.
Ensuite créer dans ce port une zone industrielle destinée aux industries lourdes (Cimenterie, fonderie, engrais chimiques, assemblage automobile..) qui souhaitent s’installer à Douala mais manquent d’espace.
Puis relancer la zone industrielle de Ombe située entre Limbe et Mutenguene. Cette zone doit étendre sa superficie a 4000 Hectares au moins, avec un potentiel de 300 PMI, pour désengorger le bassin industriel de Douala et contourner le goulot d’étranglement de la pénétrante Ouest de la ville, ainsi que la traversée du pont qui grèvent la compétitivité des entreprises basée à Bonabéri, Ndobo et Bekoko.
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L’Etat du Cameroun doit être plus ambitieux. Il doit faire de l’axe Limbe à Kumba, une route express (deux voies). Ensuite, il doit construire la ring-road pour relier Kumba à Bamenda, puis la route Kumba – Fontem Dschang. Ceci a l’avantage de faire du port de Limbe, la plateforme de transit des marchandises destinées au Grand Ouest: région de l’Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest. La mise en route du port sec de Santchou est un plus car il va accélérer le développement du port de Limbe et la réexportation vers le Nigeria voisin.
L’Etat du Cameroun doit développer l’économie locale du grand ouest en misant sur ses avantages compétitif: la disponibilité de la terre, la jeunesse de la population, les plantations industrielles, les matières premières minérales (cuivre, cobalt, pouselanne pour le ciment, ressource en eau naturelle…), les compétences de la diaspora, la disponibilité du capital humain et financier dans la diaspora pour créer des unités industrielles, donc soutenir la compétition avec le Nigeria voisin et prendre le large face à la Guinée Equatoriale.
Faute pour le gouvernement de satisfaire ces préalables, emprunter et construire un deuxième port en eau profonde sans business plan et business model, ferait du port en eau profonde de Limbe, un autre éléphant blanc.
Vivement une bonne étude de faisabilité du projet étalée sur plusieurs phases et non pas la précipitation.