Le Cameroun vient de se doter d’une Stratégie Intégrée des Infrastructures de Transport Multimodal (S2ITM). Il s’agit d’une feuille de route qui a pour « objectif de disposer d’un cadre et des outils susceptibles d’accompagner la vision 2035 du Président de la République à travers une contribution déterminante et adéquate du secteur des infrastructures de transports dans le processus de production de la richesse nationale », a expliqué Emmanuel Nganou Djoumessi, le Ministre des Travaux Publics (MINTP).
Ce jeudi, 04 juillet 2022, le MINTP et son collègue des Transports, Jean Ernest Masséna Ngalle BIBEHE, ont paraphé le projet d’arrêté conjoint portant création, organisation et fonctionnement d’un Comité de suivi de la mise en œuvre de cette stratégie au Cameroun.
Ledit comité est composé de 20 membres issus des différentes administrations impliquées (MINTP, MinT, Minfi, Minepat, Minhdu, CCAA, ADC, PAD, PAK, Chantier Naval, APN, Mindcaf, Minepded, et Minader).
La stratégie
Adossée sur le Plan Directeur Intermodal des Infrastructures de Transport (PDITM), la S2ITM va favoriser le maillage du territoire par des infrastructures de transport complémentaires « afin de ne pas réaliser une infrastructure si une autre peut procurer des avantages similaires ou proches (approche multimodale) », précise Emmanuel Nganou Djoumessi.
Il s’agit concrètement de désenclaver les bassins de production ; d’acheminer les personnes et le fret ; de favoriser la complémentarité des modes de transports ; et de mettre en œuvre les réformes nécessaires à une performance optimisée du système des transports.
Le Plan Directeur Intermodal des Infrastructures de Transport intègre la situation de référence (les infrastructures dans leur configuration actuelle, ainsi que l’ensemble des projets en cours de réalisation ou pour lesquels le financement est acquis).
Des trois scénarii configurés selon trois schémas cumulatifs (le Schéma B ajoute les investissements du schéma A et le schéma C ajoute des projets au schéma B), le schéma B a été globalement celui retenu comme scénario de référence de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 pour les infrastructures de transport.
SND20-30
Ainsi dans le sous-secteur routier, le Gouvernement entend porter la densité du réseau bitumé de 0,32 à 0,48 km pour 1000 habitants. Il s’agira concrètement de bitumer au moins 6000 km de routes dans la période sous revue (avec une priorité pour les 4 800 km de routes nationales encore en terre), en parachevant les projets en cours, mais aussi en lançant une nouvelle génération de projets autoroutiers (en partenariat public/privé) et routiers (routes nationales, régionales et communales) en accompagnement des priorités de développement agropastorales, industrielles et des services.
Au niveau des infrastructures ferroviaires, les actions retenues viseront à : entretenir les 1200 km de réseau existant, et poursuivre la construction de 1 500 km de chemin de fer supplémentaires. Notamment par l’extension du réseau Douala-Ngaoundéré-N’Djamena, et la construction d’infrastructures ferroviaires en accompagnement des projets industriels retenus.
Concernant les infrastructures portuaires, l’accent sera mis sur la construction du port en eau profonde de Limbé et des terminaux spécialisés du port de Kribi. Il sera également question de promouvoir le transport fluvial et lacustre, ainsi que la promotion des activités de maintenance.
Pour le développement du transport aérien enfin, le Gouvernement se propose de réaliser un nouveau terminal à l’aéroport international de Douala, de densifier le trafic local des personnes et du fret et de mettre aux standards internationaux les infrastructures et les services existants.
Bon à savoir, c’est en 2018 que le MINTP (avec l’appui de la Banque mondiale) procède au lancement d’une étude sur le transport multimodal. La réalisation de cette étude était prévue pour une durée contractuelle de 26 mois.