« L’accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine offre une opportunité de créer une Afrique sans frontières, capable de soutenir un marché continental compétitif afin d’amortir les multiples chocs frappant les économies ».
C’est ce qu’affirme la Banque africaine de Développement (BAD) dans son Indice 2022 sur l’Industrialisation en Afrique. Un rapport produit en association avec l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) « pour combler le manque de données et d’indices sur la dynamique d’industrialisation sur le continent ».
Pour atteindre ces objectifs, les économies africaines devraient respecter certaines conditions. Un investissement dans les infrastructures matérielles et immatérielles, en particulier les centres régionaux de transport et de logistique, et le déverrouillage des barrières commerciales et non commerciales qui continuent d’entraver la libre circulation des biens et des services.
D’après les trois institutions, « l’harmonisation et le renforcement des systèmes de paiement transfrontaliers grâce à des avancées technologiques et l’accélération des efforts en faveur d’une stabilité macroéconomique coordonnée présentent des avantages supplémentaires ».
« Ils facilitent le commerce et construisent des économies régionales plus intégrées et plus résilientes en minimisant les effets des perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et l’émergence du rapatriement des entreprises (reshoring) et de la relocalisation auprès des pays amis (friend shoring) », analysent-ils.
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Cette étude sur les avantages de la ZLECAf sur la croissance des économies africaines n’est pas la première produite par des institutions internationales. En 2020, la Banque mondiale avait produit un rapport sur l’importance de la ZLECAf, notamment le rôle moteur que pourraient jouer les administrations des Douanes des pays africains.
Elles pourraient contribuer dans « la plus grande part » à la hausse des revenus au sein de la ZLECAf. Revenus qui pourraient progresser de 7% (soit 450 milliards de dollars, autour de 279 874 milliards de FCFA) « si l’accord commercial était pleinement mis en œuvre ».
« La libéralisation des tarifs douaniers, de même que la réduction des barrières non-tarifaires comme les quotas et les règles d’origine, permettraient d’augmenter les volumes de 2,4%, soit environ 153 milliards de dollars. Les 292 milliards de dollars restants proviendraient de mesures de facilitation du commerce qui limitent les formalités administratives, abaissent les coûts de mise en conformité pour les sociétés commerciales et facilitent l’intégration des entreprises africaines dans les chaînes de logistique mondiales », anticipait la banque mondiale à l’époque.