Patron d’une entreprise spécialisée dans le négoce, la banque assurance, le commerce général et l’import-export pour ne citer que ces secteurs-là, Samuel MVONDO MVONDO a, depuis six ans, pris le guidon des motos, pour les conduire vers une professionnalisation de leur activité. Ceci, dans le cadre d’un projet dénommé « concept Projet Moto-Afrique ». Le 28 mai dernier, il est passé à la vitesse supérieure, en signant avec la Confédération générale des syndicats des transports du Cameroun (CGSTC), une convention de partenariat pour renforcer ses actions dans cette corporation. Samuel MVONDO MVONDO a accepté de répondre à nos questions.
Vous venez de signer, en votre qualité de Directeur Général de l’établissement DIVINE, une convention de partenariat qualifiée d’inédite avec la Confédération Générale des Syndicats des Transports du Cameroun (CGSTC). Inédite en ce sens qu’elle veut sortir les transporteurs par mototaxis de la précarité. Pouvez-vous nous présenter sommairement ce qu’est l’établissement DIVINE ?
L’établissement DIVINE est une entreprise créée en juin 2015 avec son siège social à Douala. Parmi nos principales activités, nous sommes mandataires en banque et assurances, nous réalisons des prestations de service, nous faisons dans le négoce, le commerce général, l’import-export et les bâtiments et travaux publics.
Pourquoi vous êtes-vous intéressés aux activités du secteur des Transports ?
Dans son déploiement, l’établissement DIVINE s’est fortement intéressé à l’activité de transport, particulièrement le transport public par motocycles dans les grandes villes du Cameroun singulièrement pour plusieurs raisons. Nous avons réalisé une étude de marché minutieuse de cette activité qui nous a permis de nous rendre compte de trois choses : son importance, son caractère incontournable pour l’économie nationale et les difficultés des acteurs.
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Ces constats nous ont amené à lancer, en juin 2018, le concept Projet Moto-Afrique. Ce concept a donné naissance au projet Moto-Afrique dont l’objectif principal est d’accompagner les pouvoirs publics et les acteurs du secteur des transports dans leurs efforts d’assainissement. Ceci, à travers la réglementation et la professionnalisation du transport par mototaxis au Cameroun. A ce jour, nous avons réussi à mettre en place une tripartite constituée des différents départements ministériels, des collectivités territoriales décentralisées et les différentes organisations syndicales des mototaxis.
Quelles sont les réalisations du Concept projet Moto-Afrique. Concrètement, qu’est-ce qui a été fait pour changer la vie des conducteurs ?
Depuis juin 2018, le Projet Moto-Afrique a réalisé de nombreuses prouesses en faveur des conducteurs de mototaxis. Sur le plan technique et professionnel, le projet a permis, avec le concours des syndicats, d’identifier 70 000 conducteurs de mototaxis dans quelques villes, notamment Yaoundé, Douala, Kribi, Dschang et Sangmélima.
Avec les structures de formation, les syndicats et le Ministère des Transports, nous avons contribué à la formation et à l’obtention du permis de conduire de plus de 40 000 conducteurs de mototaxis dans les départements du Wouri, du Mfoundi, de la Menoua, du Dja-et-Lobo et de l’Océan, pour ne citer que ceux-là.
Nous avons créé un cadre d’échanges avec les conducteurs de mototaxis qui a facilité l’obtention de plus de 10 000 cartes grises. De même que nous avons facilité l’acquisition des motocycles, via des modèles de financement souples et adaptés négociés dans le cadre d’une collaboration avec une multinationale étrangère. Enfin, sur fonds propres, nous avons préfinancé l’acquisition des pièces et documents de transport exigés pour la conduite des mototaxis à titre onéreux. Notamment le permis de conduire, les vignettes uniques, les carte grises, les polices d’assurance.
Sur le plan social, le projet Moto-Afrique a permis d’éduquer et sensibiliser des milliers de conducteurs de mototaxis aux bonnes pratiques citoyennes et aux bons comportements sur la voie publique. Ce qui a contribué à réduire fortement les accidents sur les routes. Vous connaissez, le phénomène de « retour », des affrontements sanglants et mortels entre groupes et gangs infiltrés dans le secteur des mototaxis dans la ville de Douala. Le projet Moto-Afrique a permis de lutter contre ce phénomène.
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Nous avons mis en place un mécanisme de promotion et de facilitation des souscriptions des conducteurs de mototaxis à l’Assurance volontaire auprès de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). Nous avons facilité le processus d’acquisition de près d’un hectare de terrains pour quelques mototaximen et l’appui à la construction des logements décents à Douala. Pour finir avec notre volet social, nous avons responsabilisé de nombreux conducteurs de mototaxis en les encourageant et en facilitant leurs mariages officiels.
Vous comprenez, à travers la présentation et ces réalisations, que notre entreprise est un vrai acteur de terrain dans la promotion et l’encadrement socioprofessionnel et technique de cette immense catégorie d’acteurs du secteur des transports au Cameroun. Nous connaissons leur utilité, leur rôle incontournable dans la circulation, la mobilité et les transports des hommes et des biens au Cameroun depuis environ trente ans.
Pourquoi signer une nouvelle convention avec la CGSTC après tout ce que vous venez d’énumérer comme actions. Qu’est-ce que vous comptez apporter de plus ?
Malgré les nombreux efforts que nous avons déjà consentis pour l’assainissement de ce secteur d’activité, les tares et les maux demeurent nombreux. Le désordre urbain sous toutes ses formes. Le manque de formation ouvrière. Les surcharges parfois mixtes. La non-maîtrise du Code de la Route et ses corollaires. Le manque d’hygiène corporelle. La précarité absolue pour la plupart. Les violences verbales et physiques. Les relations tendues avec les administrations publiques, les collectivités territoriales décentralisées et les forces de maintien de l’ordre. Les accidents de la circulation parfois mortels. Le grand banditisme. Les trafics et la consommation des drogues et stupéfiants, avec leurs conséquences que sont la criminalité et le kidnapping.
Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il faut juguler davantage nos efforts avec des partenaires qui ont la même vision que nous et solliciter davantage l’accompagnement des pouvoirs publics non seulement dans le secteur des mototaxis, mais aussi dans tous les secteurs des transports au Cameroun.
L’établissement DIVINE, par mon impulsion, s’est rapproché de la CGSTC, en lui proposant une convention de partenariat afin d’intervenir, ensemble, de façon synergique, pour juguler plus efficacement les maux qui minent les travailleurs du secteur des transports en général et ceux du secteur des mototaxis en particulier.
Pourquoi la CGSTC ? Que peut-elle apporter à votre projet ?
Premièrement, la CGSTC rassemble près d’une cinquantaine de syndicats de base de tous les secteurs des transports. Comme vous le savez, nous ciblons surtout les acteurs du transport routier, particulièrement les transporteurs par mototaxis. Ceci fait de la CGSTC la plus grande centrale syndicale du secteur des transports.
Deuxièmement, nous avons choisi la CGSTC parce qu’elle a de nombreux faits d’armes dans sa quête pour le bien-être des travailleurs du secteur des transports et celui du transport routier en particulier. Je peux citer la convention collective des travailleurs du secteur du transport routier des marchandises obtenue de haute lutte face aux employeurs du secteur et au gouvernement camerounais.
Pour nous, la CGSTC est un partenaire crédible, efficace et important pour ce combat au combien important.
Parlez-nous donc de la convention…
Cette importante et historique convention de partenariat dénommée : « Coopération technique pour un échange de services dans le secteur des transports » a pour objet la création d’un cadre de concertation, de collaboration et d’action entre la CGSTC et l’établissement DIVINE en vue d’apporter notre modeste contribution dans l’assainissement du secteur des transports, par l’amélioration des conditions de vie des acteurs dudit secteur au Cameroun. Nous allons proposer un éventail de formations et d’équipements à travers des opérations communes mutuellement bénéfiques pour les deux partenaires.
Notre démarche va en droite ligne avec la mise en œuvre globale et sectorielle de la Stratégie Nationale pour le Développement pour la décennie 2020-2030 (SND30) et ses composantes. Je citerai la composante « Développement du capital humain et du bien-être » et la composante « Promotion de l’Emploi et de l’Insertion » que notre gouvernement se bat à implanter avec l’appui des organisations de la société civile, des organisations syndicales et professionnelles, des opérateurs du secteur privé marchand et de divers partenaires au développement.
Je profite de la tribune que vous m’offrez pour leur adresser mes remerciements. Je suis certain que c’est grâce à eux que nous allons tous donner sens à la volonté du chef de l’Etat, son excellence Paul BIYA, de construire un Cameroun uni, pacifique, prospère et émergent dans un très proche avenir.