Le 24 décembre 2024 dernier, Emmanuel Nganou Djoumesi, le Ministre des Travaux Publics (MINTP), a présidé une concertation élargie aux entreprises en charge des travaux sur plusieurs axes. L’objectif, avait-on appris, était d’harmoniser la cadence des travaux et les flux de payement des décomptes, pour une meilleure tenue des routes en 2025. L’entretien routier figurait en bonne place dans ces échanges. Surtout qu’actuellement, la plupart des tronçons routiers connaissent de sérieux problèmes d’entretien. Il analyse les défis dans cet entretien.
Quels sont les défis de l’entretien routier ?
L’entretien routier fait face à un certain nombre de défis. D’abord les couvertures budgétaires conséquentes. Il faut allouer les ressources destinées à l’entretien des routes. Nous les allouons, mais la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a.
Ensuite, il faut réussir à payer les entreprises et les missions de contrôle qui travaillent, leur accorder les avances de démarrage, payer pour les décomptes des travaux, payer pour les prestations exécutées par les missions de contrôle. Il n’est de secret pour personne que nous connaissons d’importants retards dans les paiements en raison des difficultés conjoncturelles qui sont les nôtres. La trésorerie n’est pas toujours satisfaisante. Le troisième défi est en rapport avec les changements climatiques et leurs conséquences. Les quantités de pluies sont de plus en plus importantes, du fait des conditions extrêmes.
De plus en plus d’eau entre sous les chaussées qui ont vieilli parce qu’ayant été construites, pour la plupart il y a une vingtaine d’années. Les ouvrages de captage des eaux étaient dimensionnés pour des quantités de pluies de ces périodes-là. Aujourd’hui, il faut augmenter les sections hydrauliques de ces ouvrages de captage des eaux pour que ces eaux n’entrent pas sous les chaussées.
Que faire donc face à ces situations ?
Il faut véritablement s’organiser. Rationnaliser les interventions. La première chose c’est de conduire à achèvement les projets en cours. N’ouvrir les nouveaux chantiers que quand les circonstances l’exigent et accompagner les entreprises à utiliser les ressources disponibles, à les recycler dans les travaux routiers proprement dits. Ce qui suppose un bon attelage entre les membres des équipes projet (entreprises, missions de contrôle, ingénieurs de marché) pour atteindre l’objectif escompté. Cet objectif étant l’amélioration de la circulation, de la calculabilité.
Nous devons allouer les ressources importantes aux axes routiers d’importance économique capitale. Les travaux sont en cours sur la RN3, sur la RN5, sur la RN10, sur la RN7…Bref, la plupart de nos axes routiers, pour ne pas dire tous les axes routiers d’importance économique sont couverts par des contrats. Ceux-ci ont été préparés à travers un mixage des ressources (Fonds routier et Budget d’Investissement Public). Les entreprises sont mobilisées, mais je dois reconnaître que leur rendement est faible, en raison des difficultés de paiement de leurs prestations. De plus en plus, nous allons aller vers leur stabilisation, avec le concours des produits innovants, pour que la durée de vie d’une route en terre puisse tourner autour de cinq à sept ans.