Riposte par rapport à la forfaiture de Sundance devant la Chambre de Commerce International

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Giulio Casello, PDG de Sundance Resources. Crédit Photo: Business News

Par voie de presse, l’on apprend que la semaine dernière, David Porter, président de Sundance, a soumis son mémoire de réclamation contre le Cameroun à la Chambre de Commerce Internationale à Paris. Dans cette plainte, il exige que le Permis d’Exploitation du gisement du minerai de fer de Mbalam soit délivré à Cam Iron, filiale locale de Sundance. Dans le cas contraire, le Cameroun devra lui payer des dommages et intérêts de l’ordre de 5,5 milliards de dollars US, soit 3 401,6 milliards de FCFA, selon le cours actuel du dollar. Ni plus ni moins. Et ils ajoutent qu’une foule de documents substantiels notamment des déclarations de témoins et des rapports d’experts indépendants étayent leurs allégations.

Curieuses exigences
L’évocation des sommes exigées à titre de dommages et intérêts exhale des relents nauséeux d’une arnaque qui défie les théories des plus sordides pyramides de Ponzi. En fait, l’on se souvient qu’en mars 2022, Sundance Ressources Ltd, via sa filiale Cam Iron, exigeait le remboursement de 170 millions de dollars représentant les dépenses prétendument engagées lors de la phase de recherches sur le site de Mbalam, soit 94 milliards de Fcfa. Ce qui, sous réserve d’un audit, permettrait de libérer totalement le site de Mbalam tout en mettant fin aux procédures en cours.

Du reste, l’évaluation experte initialement effectuée sur le montant des dépenses réalisées par Sundance estime le montant dû, et donc potentiellement réclamé par Sundance, à 17 millions de dollars. À titre de précision, ces dépenses au sens des textes réglementaires et légaux en vigueur en République du Cameroun, notamment le Code minier de 2001 et son décret d’application de 2002, ou encore le Code minier de 2016, ne sont pas remboursables.

À cette époque, l’on s’étonnait déjà que celui-ci ait été multiplié par 10 sans autre forme de procès.
Aujourd’hui, une entreprise qui s’est illustrée par un passif lourd à la bourse de Sydney où des investisseurs lui réclament plusieurs centaines de millions de dollars, non sans étaler à la face du monde ses appétits démesurés, son égo boursoufflé et son appétence irréfragable pour l’escroquerie, tente une fois de plus de compromettre le développement du gisement du minerai de fer de Mbalam.

Lumière sur une entreprise d’escroquerie
Depuis des années, par diverses manœuvres dolosives, coiffées d’opérations maffieuses, Sundance tente d’obtenir une ordonnance d’exécution en nature pour contraindre le Cameroun à émettre un décret présidentiel au profit de Cam Iron. Toutes choses qui sont contraires à la Souveraineté du pays mais également aux textes légaux et réglementaires qui encadrent l’activité minière au Cameroun. Car, comme on le sait, Cam Iron a obtenu en 2012 une convention minière en vue de l’exploitation du gisement de fer de Mbalam. Par celle-ci, la société disposait de deux ans pour prouver ses capacités financières et techniques à développer le projet.
En 2014, au terme du délai imparti pour prouver son expertise technique et financière, l’Etat, faisant preuve de mansuétude à l’égard de cette entreprise qui n’a eu de cesse de faire des promesses de sophistes aux autorités, va lui accorder sur sa demande, un délai additionnel. Cette requête a été couronnée par un accord de transition en 2015 à l’issue duquel, Sundance doit désormais faire la preuve de ses capacités financières et techniques à développer le gisement.

Incompétences en série
Mais en 2018, au terme du délai de grâce exceptionnel, n’ayant jamais pu faire la preuve de ses capacités financières et techniques, Sundance est demeurée dans l’incapacité de mobiliser des partenaires techniques et de convaincre des investisseurs en vue d’obtenir un Permis d’exploitation industrielle du fer de Mbalam. Du coup, la convention minière obtenue en 2012 expire de plein droit.

Car, faut-il le préciser, Sundance n’a jamais obtenu de Permis d’exploitation sur le gisement de fer de Mbalam. Aussi, les actes d’exploitation, notamment la convention minière ayant expiré en 2018 parce que d’une part n’ayant jamais fait l’objet de prorogation ni de renouvellement en dépit des promesses fallacieuses non-tenues ; et d’autre part, le nombre maximum d’extensions possibles de la convention minière octroyée à Sundance ayant expiré en vertu du Code minier du Cameroun, tous ces actes sont tombées en forclusion. Ce qui, de fait, entraîne un aveu d’incompétence de la part de Sundance et de sa filiale, suite à la déchéance des droits constatée par les autorités minières camerounaises.

Bal des inepties
Il s’agit donc ici d’une entreprise ayant démontré son évidente incapacité tant technique que financière doublée d’une incompétence notoire à mobiliser des investisseurs en raison de son goût manifeste pour la filouterie, l’escroquerie et es pratiques maffieuses pendant plus de 12 ans.

Aujourd’hui, comme par enchantement, le montant des réclamations de Sundance est soudainement et brutalement revu à la hausse, multiplié par 36, après le surprenant gonflement exponentiel de 153 millions de dollars en mars dernier. Cette propension maladive, malveillante et maladroite à donner un effet grossissant à la réalité et à trafiquer les chiffres tout en manipulant l’opinion et en travestissant les faits, trahit une tyrannie de la mafia.

Car, par un flot d’initiatives relevant d’une autre époque, Sundance tente de se poser et de s’imposer comme la dernière digue des porteurs d’éléphants blancs sur le continent africain. Si l’accusation portée contre le Cameroun est assez ridicule pour être ignorée, et les exigences hyperboliques de Sundance assez puériles pour susciter une analyse, leur intérêt réside cependant dans le fait qu’elles rendent compte des peurs et inquiétudes de cet opérateur qui ne gère aucune mine de fer dans le monde et qui a passé le temps à évangéliser les États à la manière de diseurs de bonne aventure sur ses capacités du reste fumeuses et brumeuses, à convaincre des investisseurs.

Il ne fait dès lors aucun doute que Sundance ambitionne de définitivement hypothéquer le développement du gisement de minerai de fer de Mbalam par de véritables obstacles à tout progrès et se pose en authentique sangsue qui veut piller les ressources d’un pays et anesthésier toutes dynamiques de prospérité parce que les dirigeants camerounais ont fait montre d’une rare lucidité et d’un sens élevé du patriotisme et de la République.

Que peut encore proposer cette entreprise en désarroi, véritable parasite illégitime, qui veut sauver son existence et la tête de ses dirigeants qui ploient sous le poids de dettes endémiques, pourchassés par une armée des créanciers violents à qui ils promettent ciel et terre afin de rembourser les sommes levées à la Bourse de Sydney et à divers bailleurs de fonds internationaux, si ce n’est une volonté manifeste de manœuvrer par roublardise, mesquines manipulations et instrumentations tant de la justice que de l’opinion.

Pour le Cameroun, la souveraineté n’est ni à vendre, ni à négocier avec des maîtres-chanteurs de la pire espèce, dont le sens de l’éthique et de la morale évolue de zéro à moins l’infini en fonction des pressions subies par les huissiers aux ordres des investisseurs.

Le crépuscule des feymen est pour bientôt.

Correspondance particulière

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