Le GECAM craint un impact négatif des accords entre le Tchad et la Guinée équatoriale sur la compétitivité économique du Cameroun

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Célestin-Tawamba PDT du GECAM. Crédit Photo: Digital Business Africa

Après la décision, par le Tchad, de rediriger ses flux vers la Guinée équatoriale, les langues se délient dans les milieux d’affaires au Cameroun. La première est celle de Célestin TAWAMBA, président du Groupement des Entreprises du Cameroun (GECAM).

Rencontré à Kribi, en marge de la visite des nouvelles installations du port, le « patron des patrons » s’est dit particulièrement préoccupé par les accords de transport maritime et terrestre qui lient Ndjamena à Malabo depuis le 13 décembre dernier.

« Ce sont des choses qui ont un impact, et qui interpellent, sur la compétitivité de notre économie », a-t-il réagi. Ajoutant que « ces messages qui renvoient un très mauvais message à l’attractivité de notre économie. Ils montrent que les problématiques de notre corridor ont des impacts négatifs sur tout le travail que le Port Autonome de Kribi est en train de faire ».

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Abordant spécifiquement le problème des corridors, notamment l’état du réseau routier, le président du GECAM a insisté sur la nécessité, pour l’Etat, de revenir à la réalité. « La problématique de la connectivité est importante et nécessaire. Nous avons déjà pu, en son temps, interpeller les pouvoirs publics sur la qualité de cette route. C’est indispensable et essentiel », a-t-il conclu.

Premier client africain du Cameroun

Patrice MELOM, Directeur Général du Port Autonome de Kribi, entreprise qui gère le port éponyme, a quant à lui souhaité relativiser. « Nous avons de très bons rapports avec nos pays voisins qui ont toujours utilisé nos places portuaires. Nous avons toujours travaillé à améliorer le service et l’accueil que nous leur rendons. Je pense que c’est normal aussi. Ils sont libres de pouvoir diversifier leurs opérations. Pour nous, c’est une interpellation à continuer à travailler pour maintenir le marché de notre côté. Nous sommes carrément là dans le domaine de la concurrence », a-t-il déclaré.

Premier client africain du Cameroun avec 39,3% de parts de marchés, le Tchad a importé pour environ 149,1 milliards de FCFA du Cameroun en 2023 (dernières données de l’Institut National de la Statistique sur le commerce extérieur).

Malgré cette position, le pays du Maréchal Mahamat Idriss Déby ITNO peine à obtenir un traitement privilégié sur les corridors camerounais. Début janvier 2024, lors des travaux du 4e Forum Tripartite RCA-Tchad-Cameroun, Laurent DILHOUNET, Secrétaire général du Ministère des Transports, de l’Aviation civile et de la Météorologie nationale (Tchad) s’indignait une fois de plus sur ces pratiques anormales sur les corridors.

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« Les Ports de Douala et de Kribi demeurent les principales portes d’entrée de la république du Tchad en ce qui concerne les échanges avec le reste du monde. Ces portes constituent les points de débarquement et d’embarquement de plus de 90% des importations et exportations du Tchad par voie maritime », avait-il reconnu.

« Mais l’acheminement du trafic en import-export du Tchad via les ports camerounais fait face à de multiples contraintes à toutes les étapes du voyage qui pèsent lourdement sur les coûts et les prix de transport, et par ricochet sur le coût de la vie. Aujourd’hui, ce coût, au Tchad, est compté parmi les plus élevés au monde », avait-il conclu.

Depuis la signature des accords entre le Tchad et la Guinée équatoriale, le gouvernement ne s’est pas officiellement prononcé sur la question. Une situation inquiétante, lorsqu’on sait que cette année 2025 démarre sous de très mauvais auspices au plan économique.

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