Le Comité Interministériel des Infrastructures Ferroviaires (COMIFER) s’invite dans la crise sécuritaire qui plombe le transport ferroviaire ces derniers mois. Ce mardi, Jean Ernest Masséna Jean Ernest Masséna NGALLÈ BIBEHÈ, Ministre des Transports (MINT), a présidé les travaux de la session extraordinaire de ce Comité. Au menu, un seul point : « l’examen de la problématique de la sécurisation des convois et infrastructures ferroviaires sur l’ensemble du territoire camerounais ».
Selon les données officielles en 2024, la Cameroon Railways (CAMRAIL) a enregistré 266 événements sécurité sur l’ensemble du réseau dont 16 collisions, 22 cambriolages, 23 actes de sabotages et 20 jets de projectiles sur les convois ferroviaires. Au cours des 3 derniers mois, le compteur affiche 77 événements sécurité liés à l’incivisme dont 3 collisions qui ont causé des dégâts matériels et financiers importants.
Pour ramener la sécurité sur et autour du réseau, CAMRAIL, le concessionnaire du chemin de fer camerounais a mis en œuvre une stratégie axée sur la sensibilisation des populations riveraines du réseau ferroviaire. Plusieurs campagnes ont été organisées entre 2024 et 2025. La dernière en date a été lancée le 04 avril dernier. Elle devrait s’achever le 3 juin prochain.
Chez la filiale de AGL, on espère que l’« initiative permette de réduire les cas d’incivisme et de vandalisme sur la voie, de rappeler les bonnes pratiques en matière de sécurité, d’ancrer la culture de sécurité chez les riverains, et de renforcer la sécurité des circulations ferroviaires ». Mais dans la réalité, les choses semblent plus faciles à dire qu’à faire. Ce dimanche 04 mai, un peu avant 16 heures, un individu non encore identifié a été mortellement percuté par un train entre les gares de Ngoumou et Binguela. Au-delà du décès dépoloré, l’incident a malheureusement retardé le départ du Train Express 186 Yaoundé-Douala.
Durcissement
Dès l’ouverture de la session, les défis sécuritaires auxquels le secteur ferroviaire fait face ont été mis en lumière. Le membre du gouvernement a notamment relevé l’impact de ces défis qui mettent en péril non seulement les équipements, mais aussi la vie du personnel et des usagers. Avant de durcir le ton. « Face à cette situation préoccupante, il est de notre responsabilité collective d’agir, à travers des mesures de sensibilisation, de prévention et même de répression si nécessaire, mais surtout d’inculquer aux usagers une culture de la sécurité et du respect de la réglementation sur le trafic autour de la voie ferrée » a-t-il par exemple craché.
Un mois presque jours pour jours après le début de la campagne de sensibilisation des riverains du rail, on pourrait assister de légères modifications. Notamment sur les transporteurs par camion et les autres usagers qui font du réseau ferroviaire une voie de passage inconditionnelle.