Rémy Ossong Onana (CCAA) : « Le Cameroun a besoin d’informations sur tous ceux qui font leur voyage sur nos aéroports »

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Crédit Photo: bougna.net

S’assurer que tous les avions qui entrent dans le ciel camerounais repartent sains et saufs. Voilà l’une des missions assignées à Rémy Ossong Onana, le Directeur Sécurité et de la facilitation à la Cameroon civil aviation authority (CCAA). Depuis le relèvement de la note de sécurité et de sûreté du Cameroun par l’OACI, il travaille, aux côtés de Assoumou Koki Paule, la DG de la CCAA, pour maintenir le Cameroun dans un niveau satisfaisant aux normes de sécurité aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internatinale (OACI). Ce 04 décembre 2018, le régulateur du transport aérien, a lancé le projet de l’identification des voyageurs. Il s’agit d’une procédure qui devrait permettre au Cameroun d’accéder au répertoire de la clé publique. Plus simplement, une base de données qui comporte toutes les informations sur les voyageurs, et qui donne à chaque pays les outils pour non seulement lire les données biométriques des passeports, mais aussi contribuer à la lutte contre la criminalité transfrontalière. Le temps d’une escale, Rémy Ossong Onana a bien voulu quitter ses aéroports, pour s’installer dans notre bougna. Avec nous, il montre l’importance, pour le Cameroun, d’accéder au répertoire de la Clé publique, présente les avancées enregistrées par le Cameroun dans la sécurité aérienne, et pose son regard sur les dernières actualités.

 

Des experts de l’OACI viennent de séjourner au Cameroun pour une formation sur la clé publique de l’OACI. Qu’est-ce que c’est que la clé publique, et en quoi cette formation est-elle nécessaire pour le Cameroun ?

Il s’agit ici d’un moyen de lutte contre le terrorisme. Il est nécessaire pour nous d’avoir des informations sur les individus qui sont en train de perpétrer des actes partout dans le monde, et qui sont susceptibles de se retrouver sur notre territoire. Il ne s’agit pas seulement de faire des contrôles de sûreté dans les aéroports. Il s’agit aussi de maîtriser l’information des passagers et de tous ceux qui font leur voyage sur nos aéroports.

En août dernier, l’OACI a relevé la note du Cameroun en matière de sûreté et de sécurité. Si les aéroports du Cameroun restent encore perméables, quels sont les éléments, du moins sur le plan sécuritaire, qui ont abouti à ce relèvement ? Qu’est-ce qui reste à faire ?

Le Cameroun a déjà beaucoup d’éléments. Nous avons un bureau national de l’identité, un bureau national de l’acte de naissance, on a un passeport biométrique. Il faudrait aujourd’hui qu’on élabore une stratégie commune pour permettre au Cameroun de pouvoir intégrer le répertoire de la clé publique qui est un répertoire de tous les Etats où nous avons des informations sur l’authentification de nos passeports.

Il s’agit également d’accomplir l’objectif du Plan AVSEC, encore appelé plan de sûreté et de la facilitation en Afrique. Nous avons parlé tout à l’heure des résultats que nous voulons atteindre jusqu’en 2023. Ça veut dire que tous les Etats africains doivent être inscrits au répertoire de la clé publique au plus tard en 2023. Il s’agit du passeport informatique que nous avons déjà. Nous avons tous les éléments de cette stratégie pour pouvoir accéder à la clé publique. C’est pour cela que nous avons mis en place ce séminaire de sensibilisation pour amener toutes les administrations à une synergie commune afin d’atteindre les objectifs ciblés par les normes de l’annexe 9 Facilitation et sûreté de l’aviation civile.

Le Cameroun est considéré comme une plaque tournante de la drogue et de la fuite des capitaux. Pourtant dans nos aéroports, on ne fait pas un pas sans voir un agent de police, ou un homme portant des identifiants de la sécurité. N’est-ce pas pour identifier les voyageurs ?

L’identification des voyageurs ne fait pas problème. Je vous ai dit qu’il s’agissait bien de mettre en place toutes les synergies. Il s’agit simplement de montrer l’importance aux administrations. De mondialiser les informations sur les passagers. Il faut pouvoir atteindre les objectifs de sécurisation de nos documents, et, comme vous l’avez dit, pour combattre le terrorisme international.

Il y a quelques semaines, l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen a été au centre d’une polémique. Un mail des Etats-Unis, appelait notamment les compagnies aériennes camerounaises au boycott de cette place aéroportuaire. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Je suis Directeur de la sûreté. Nos aéroports internationaux, et notre système de sûreté de l’aviation civile ont atteint une moyenne de 702,79% sur la mise en œuvre des mesures de sûreté des aéroports. D’ailleurs, nous revenons d’un séminaire mondial où le Cameroun a fait entendre sa voix.

Le Cameroun a des aéroports bel et bien sécurisés. Le gouvernement a mis en place tout un système de modernisation des équipements de sûreté et de facilitation de la mise en place de la biométrie qui est à l’origine du programme de sécurisation des voyageurs sur nos aéroports.

Vous pouvez aller dans nos aéroports. Je vous le conseille. Dans le cadre de vos investigations, allez dans nos aéroports. Faites-vous-mêmes vos constats. Ne restons pas dans les réseaux sociaux, comme si l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen était à Paris. Vous êtes à Yaoundé, allez constater par vous-mêmes que les mesures de sûreté sont bel et bien appliquées dans cet aéroport et que la facilitation fait son bonhomme de chemin dans le même aéroport.

 

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