Le MINTP fait une coupe de 12, 854 milliards sur la facture de China State Construction Engineering sur la route Ngaoundéré-Paro

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Crédit Photo: canstockphoto.fr

China State Construction Engineering Corp. Ltd (CSCEC) est déclarée adjudicataire du marché portant sur la construction de certains axes routiers dans le cadre du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance économique.

Principalement le Lot N°8, qui porte sur la construction de la route Ngaoundéré-Paro, longue de 70 kilomètres.

Mais sur ce marché CSCEC perd quelques plumes. De 44,7 milliards initialement prévus, China State Construction Engineering Corp. Ltd (CSCEC) n’empochera finalement qu’environ 31,846 milliards de FCFA. Soit un rabais de 12,854 milliards de FCFA (4%) effectué sur le coût prévisionnel de la route Ngaoundéré-Paro.

Pour rappel, sept entreprises étaient en course pour l’attribution de cet Appel d’Offres international ouvert lancé en 2018. Parmi elles, des noms très connus dans le secteur des BTP, comme Sinohydro, et Mota Engil.

Etonnantes observations

Mais ce sont les observations faites sur les des dossiers rejetés qui intriguent. L’offre de Sinohydro par exemple a été recalée pour « Diplôme du responsable laboratoire et du responsable topographie non requis ; copies des diplômes non certifiées ; et absence de statut juridique des PME sous-traitants », lit-on dans le résultat de l’Appel d’Offres.

Ce n’est pas tout. Le document que signe Emmanuel Nganou Djoumessi cite d’autres raisons qui ont entaché le dossier de Sinohydro. « 22 cartes grises des camions benne établies au Cameroun mais certifiées dans les services du gouverneur au lieu des services de transport ».

Comme Sinohydro, le dossier du Groupement SNER-AFCOP Tchad n’a pas été retenu. « L’autorisation provisoire de circuler (est Ndlr.) périmée ». Et l’entreprise a présenté la « justification du matériel roulant avec des factures et non des cartes grises ».

Coûts de plus en plus bas

Cette réduction du budget n’est pas anodine. En effet, depuis le début de cette année, Emmanuel Nganou Djoumessi a clairement indiqué la volonté de l’Etat d’être plus regardant sur les coûts des infrastructures. Dans une interview accordée à bougna.net en février dernier, le ministre des Travaux publics insistait sur cette problématique des coûts.

« Nous avons un réseau routier de 122 000 km environs aujourd’hui et environs 100 000 sont désormais réservés à la maîtrise d’ouvrage des Communes. Il faut donc leur dégager des moyens conséquents et il faut que la traficabilité de nos routes soit garantie en toute saison. Que faire dès lors que nous nous rendons compte que nos moyens d’intervention, c’est-à-dire les ressources financières se réduisent ? Est-ce qu’il va falloir perpétuellement rester les bras croisés ? Non ! Il faut réfléchir », s’interrogeait-il.

Avant de conclure : « Nous allons donc vers la stabilisation de nos axes routiers en terre par le recours aux produits stabilisants. Inéluctablement, faire plus de travaux avec peu de moyens suppose la maîtrise des coûts de réalisations de nos infrastructures. Ce qui renvoie aux coûts des intrants, de tous les intrants. Cette analyse des coûts de construction mérite d’être conduite avec rigueur, en réponse à de nombreux questionnements ».

Les travaux de la route Ngaoundéré-Paro sont confiés à China State Construction Engineering Corp. Ltd (CSCEC) vont durer 24 mois.

 

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