Déraillements, collision entre trains et véhicules, décès de passagers dans les trains, sont quelques-uns de ces accidents. La filiale du groupe Bolloré Railways accuse plutôt les populations riveraines de ne pas respecter du non-respect des règles de sécurité.
03 mars 2022. Cameroon Railways (Camrail) annonce la suppression des trains 181 et 184 tous reliant Douala à Yaoundé. En cause, « un incident survenu sur la voie le mercredi, 02 mars 2022 entre les gares de Ngoumou et de Makak », écrit la filiale de Bolloré Railways. Cet incident qui va paralyser les activités entre les deux capitales du Cameroun n’est pas le premier.
Il y a un mois presque jours pour jours (le 02 février dernier), le concessionnaire des chemins de fer au Cameroun était contraint de supprimer les trains 181, 185 et 186 entre Douala et Yaoundé, après un autre « incident survenu à la Gare de Menloh Maloume (PK171+100) le 1er février ».
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En un an (entre février 2021 et mars 2022) treize « incidents » ont été enregistrés sur les différentes lignes de chemin de fer du Cameroun. Un phénomène qui ne date pas de cette année, puisqu’en 2020, Camrail a compté 14 collisions sur les passages à niveau et traversées clandestines. Certaines fois, avec des morts d’homme à la clé. 24 octobre 2021. Une femme décède sur la voie ferrée, après avoir été mortellement heurtée par le train 185 DI, assurant la liaison Douala-Yaoundé au niveau du PK 206+961 (village MOM).
La mort
27 mars 2022. Plusieurs personnes perdent la vie dans leur véhicule, après que leur Toyota ait été percutée par un train sur la voie ferrée au passage à niveau du PK191+750. Selon Camrail, « le conducteur du véhicule (Toyota) s’est immobilisé de manière incompréhensible sur la voie ferrée après avoir pourtant ralenti à l’approche du train Hoo6 avant de s’engager brusquement ».
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Contrairement à certains témoignages obtenus par bougn.net, et qui accusent le conducteur du train de n’avoir pas réagi à temps, Camrail persiste et signe. « Le conducteur de la locomotive qui claxonnait avec insistance depuis la distance réglementaire a engagé le freinage d’urgence, mais n’a malheureusement pu éviter l’impact avec le véhicule dont les vitres étaient complètement fermées », écrit l’entreprise.
Selon des sources non-officielles, en un an, près d’une dizaine de personnes ont perdu la vie sur les voies ferrées dans divers accidents. Le transporteur par train, lui, compte trois (voir tableau) et « plusieurs pertes en vies humaines ».
Les raisons
Incidents sur la voie ferrée, interruption des activités sur certaines lignes phares, suppression provisoire des trains, collision entre véhicules et trains…le chemin de fer mène-t-il tout droit à la mort ? Comment comprendre cette répétition d’accidents et de décès sur la voie ferrée ? Pour certains riverains, la mort sur le chemin de fer est parfois due à des dysfonctionnements sur les barrières automatiques érigées à certains passages à niveau. « A Obogogo (Yaoundé) par exemple, les barrières ne se baissent pas toujours lors du passage du train. Ce qui met en danger la vie des usagers de la route à cet endroit », témoigne un riverain.
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La faute aux usagers, répond Camrail, qui ne respectent pas « les règles du Code de la route, et particulièrement au franchissement des passages à niveau ». Le concessionnaire des chemins de fer accuse aussi les populations riveraines de « créer des traversées clandestines de la voie ferrée (sans pour autant Ndlr.) respecter les règles de sécurité lors de la traversée desdites voies ».
Lors d’une descente dans certains quartiers de Yaoundé (Elig-Edzoa, Obogogo notamment), BOUGNA a observé une proximité inquiétante entre les populations riveraines et les lignes de chemin de fer. Par endroit, aucun dispositif de sécurité n’a été érigé pour empêcher aux populations d’avoir accès aux voies.
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