Lorsque le 02 octobre 2015, FONGOD Edwin NUVAGA est porté à la tête de la très regardée Direction générale des Douanes (DGD), il imagine clairement la complexité de la mission que vient de lui confier le Chef de l’Etat. La première complexité vient du fait qu’il hérite d’une administration florissante, boostée (presque galvanisée) par sa bouillonnante « prédécesseure », Minette Libom li Liken (nommée au Minpostel).
En sept ans passés à la tête de la DGD, la fille de Mvieng a fait passer les recettes douanières de 443,4 milliards de FCFA en 2008 (date de sa nomination à la tête de la DGD) à 678,1 milliards de FCFA en 2015 (année de son départ).
La deuxième difficulté vient du fait que FONGOD Edwin NUVAGA prend les commandes du deuxième plus gros budget de l’Etat. Dans un contexte économique difficile, marqué par des rumeurs de dévaluation du Franc CFA, et surtout par la montée en puissance des exactions de Boko Haram. Pour rappel, c’est en mai 2014, quelques mois avant sa nomination, que Paul BIYA déclare la guerre à la secte islamiste.
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La troisième difficulté, pas tout à fait au niveau des deux premières, tient des objectifs fixés. Ceux de transformer une administration présentée comme étant l’une des plus corrompues du pays, en une arme économique et stratégique. Economique pour ramener de l’argent dans les caisses de l’Etat malgré le contexte difficile. Stratégique pour permettre au tissu économique d’être résilient. Vis-à-vis des pressions extérieures, comme les Accords de Partenariat Economiques. Et vis-à-vis des contraintes intérieures, comme Boko Haram.
Recette
Pour résoudre cette équation à trois inconnues, FONGOD Edwin NUVAGA ne passe pas par quatre chemins. Ex- Chef de la Division de l’Informatique (il y est jusqu’à sa nomination à la tête de la DGD), il saisit en plein vol les objectifs fixés par la Loi de Finances 2016. Ceux de faire de cette année une année dédiée à la promotion de la numérisation des procédures douanières avec pour slogan « la douane numérique : pour un engagement progressif ».
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Le natif de Bali Nyonga (département de la Mezam, région du Nord-Ouest), lance un vaste plan de réformes, dont l’objectif est de parvenir à une dématérialisation totale des procédures douanières.
Parmi les réformes les plus importantes, figurent le paiement électronique des droits et taxes de douane ; la mise en place du Titre de Transit Unique ; et (plus récemment) la poursuite de la dématérialisation des procédures douanières à travers la mise en service de Cameroon Customs Information System (CAMCIS) ; et la mise en œuvre de la réforme organique à travers le nouvel organigramme.
Derrière le plan, il n’y a pas qu’une volonté de faciliter le service rendu aux usagers. En effet, le Major de sa promotion (il sort de l’Enam en 1989) espère polir l’image de la Direction Générale des Douanes présentée notamment par la CONAC comme l’une des administrations les plus corrompues du pays.
Recettes…
Dès 2016, les premiers résultats commencent à tomber. Grâce aux réformes engagées, FONGOD Edwin NUVAGA réussit à faire progresser les recettes douanières de 25%. Elles passent de 678,1 milliard de FCFA en 2015, à 683,8 milliards de FCFA en 2016. Au cours de l’exercice budgétaire 2017, la hausse se poursuit avec 732,7 milliards de FCFA de recettes douanières, puis à 803,2 milliards de FCFA en 2018. Pour l’exercice qui vient de s’achever (2019), la Direction générale des Douanes a enregistré des recettes de 840 milliards de FCFA.
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Les recettes issues du contentieux douanier ont également connu un accroissement. En 2015, l’on comptait 6.579 affaires qui ont produit 5 871 135 450 milliards de FCFA de droits compromis ou éludés et 7 364 846 770 milliards de FCFA d’amendes. Pour l’année 2019 qui s’achève, la Direction générale des Douanes a enregistré 8 589 affaires qui ont généré des droits compromis ou éludés de 8 870 102 571 milliards de FCFA et des amendes de 9 417 623 743 milliards de FCFA.
En comparaison des deux périodes, l’on note une hausse du nombre d’affaires (+2010), une évolution du montant des droits compromis ou éludés (+2 998 967 121 milliards de FCFA) et une progression du montant des amendes (+2 052 776 973 milliards de FCFA).
Récit
Pour comprendre les succès enregistrés par FONGOD Edwin NUVAGA à la tête de la DGD, il faut faire un petit retour dans son parcours professionnel. Après son Doctorat 3ème cycle en Economie et Etudes de Développement, il entre à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) en 1987. Il en sort Major deux années plus tard.
Son premier poste d’affectation c’est au Port de Douala, où il arrive comme Inspecteur de Visite à Douala Port II (1989-1993). Entre 1989 et 2015, il occupe huit postes différents. Et bénéficie d’une expérience dans tous les secteurs. Depuis le contentieux, jusqu’à la liquidation, en passant par le contrôle. Il bénéficie aussi d’une expérience dans le projet de construction du Complexe industrialo-portuaire de Kribi. En sa qualité de Membre du comité mixte Douanes/COPIL-CIPK (Comité de Pilotage du Complexe Industrialo-Portuaire de Kribi).
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Alors que le Cameroun rentre dans une année 2020 spéciale, avec une économie grippée par le Covid-19, le Chevalier de l’Ordre de la Valeur (2009) tient de ses deux bras les cordes d’une administration douanière chaque jour plus complexe et plus compétente. Dans son ordonnance du 03 juin 2020, Paul BIYA fixe de nouveaux objectifs aux deux administrations (DGI et DGD) en termes de recouvrement des recettes. Les travaux préparatoires du budget de l’exercice 2020 montrent que l’objectif de faire progresser de +2% les recettes douanières au cours des trois prochaines années (2020-2023), fixé par le Président de la République, sera difficilement atteint.
Le lauréat du « Prix de l’Innovation pour les initiatives exceptionnelles impactant sur l’image de la Douane » (obtenu en 2015) se trouve donc là en face d’un autre Challenge : trouver un remède capable de limiter l’impact de la crise sur les recettes douanières.
Frégist Bertrand TCHOUTA
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Je remercie Dieu pour Mr Fongod Edwin Pivaga . Il faut bcp de personnes de son genre pour faire sortir le Cameroun de cette crises économique multidimensionnelle qui mine notre pays. Que Dieu bénisse Mr Fongod Edwin Pivaga et son Équipe et Que Dieu bénisse le Cameroun.